vendredi 30 mars 2007

Peindre par terre


www.alec5.com

Peindre par terre

Peindre, pour moi, est une affaire très physique. Ce n'est pas pour rien que je ne peins pas sur un chevalet. Il n'y résisterait pas. Je peins par terre, là où seul le plancher peut contrer mes assauts. À la fin d'une séance, lorsque plusieurs toiles sont juchées au sol, je les regarde enfin, je suis épuisé.

« Je les regarde enfin ». J'ai remarqué, depuis peu, que je ne vois mes toiles que le lendemain de les avoir créées. Voire même plusieurs jours plus tard. Ce constat me fait penser qu'il y a probablement quelques toiles que j'ai gâchées à vouloir les comprendre tout de suite.

Le plan horizontal me permet aussi de ne pas vivre l'attraction gravitationnelle que la goutte peut subir dans un autre plan. Il y a des peintres qui font des choses extraordinaires avec cet effet, contrôlant à merveille le parcours, ou l'accident éventuel. Personnellement, lorsque je peins, je vis un stress formel si intense, un stress, soit dit en passant, bienfaiteur et créatif, que je ne veux pas, en plus devoir géré la goutte filante.

Depuis ma tendre enfance (formule consacrée) j'ai toujours bricolé par terre, les tables ou autres établis n'étant jamais assez vastes pour mes désirs créatifs.
Et puis si quelque chose doit tomber, il ne le peut pas, étant déjà par terre!
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mercredi 28 mars 2007

Petit questionnaire


Rizières noires
acrylique sur toile - 2004 - 48" x 28" (121,9 cm x 71,1 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Petit questionnaire

Quelques questions pour commencer le dialogue :

- Pour vous, que représente le fait d'avoir une oeuvre d'art? (même si vous n'en possédez pas actuellement)
- Dans le cas où vous avez une oeuvre chez vous, quelle est votre relation avec elle?
- Est-ce l'oeuvre ou l'artiste qui prime pour vous?
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mardi 27 mars 2007

Projet d'affichage extérieur - suite


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Projet d'affichage extérieur

Suite à une décision de la Ville de Montréal, il a été convenu que la bannière soit installée le 24 avril 2007 et qu’une conférence de presse extérieure, devant celle-ci, ait lieu jeudi le 26 avril 2007.
Vous êtes bien sûr tous invités!

Projet d'affichage extérieur, avec 20 artistes peintres
Reproduction géante de la toile "Le télégraphe"

Façade de l'usine de la Paysanne
2820 rue Ontario Est
Organisé par la S.E.P.V.V.
Société Protectrice de l'Environnement Visuel des Villes
Commandité par la ville de Montréal
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lundi 26 mars 2007

La nuit


L'angélus
acrylique sur toile - 2006 - 34" x 48" (86,4 cm x 121,9 cm)

Série "Formes noires"
www.alec5.com

La nuit

Ah! La nuit. Pour moi, c'est une zone temporelle de prédilection pour la création. Pas de bruits, pas de téléphones, pas d'éléments perturbateurs. Mais surtout, un temps suspendu dans un univers immatériel.
Je ne sais pas pourquoi, mais le jour, même si, par chance, rien ne me dérange, le temps semble passer inexorablement plus vite. La réalité de ce temps semble plus marquée. Peut-être est-ce dû au fait que nous avons toujours morceler la journée en sections distinctes. Le matin, le midi, l'après-midi, le soir... Voire plus encore : La fin d'après-midi, le début de soirée...
La nuit est la nuit. Qu'elle soit à 22 heures ou à 4 heures.

Lorsque je suis en phase de création, j'en oublie jusqu'à l'espace qui m'entoure. La nuit, le temps flotte. Musique de fond, jazz au début, puis plus la nuit avance, du classique généralement, contemporain de préférence (Debussy, Chostakovitch, Mahler, etc.), et surtout, le plus de toiles vierges possible.

Alors commence un ballet de pinceaux, de couleurs et de mouvements, des variations de rythmes, tantôt lents et feutrés, tantôt énergiques et rapides. Deux, trois, quarte toiles en même temps. Je pars de l'une, transfert sur l'autre, laisse reposer, regarde ailleurs, perçoit un détail, quelque chose de sous-jacent, reprend ce détail, recule, passe à d'autres toiles.... Cela peut durer des heures, toute la nuit quelque fois. Et l'énergie dépensée est considérable. La concentration extrême. D'où cette déconnexion du reste du monde. Seul l'instant présent prévaut.

Puis, longtemps après, c'est le moment du recul. Je relève enfin les toiles du sol, en pose une, sur le chevalet et les autres çà et là. Je vais m'asseoir alors sur le petit tabouret de bois dans un coin reculé de l'atelier et je contemple. Quelques détails à travailler. Je me relève, modifie et reviens m'asseoir. Encore quelque va-et-vient et finalement je ne me lève plus.

Et le temps passe et passe encore. Je regarde. J'essaie de comprendre ce qui s'est passé. Je n'y parviens pas souvent. Alors, il n'y a plus rien à faire. Je vais me coucher.
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jeudi 22 mars 2007

Architecture spontanée.


La fournaise
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 24" (91,4 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
www.alec5.com

Architecture spontanée.

Pourquoi ai-je cette impression étrange que l'architecture est spontanée? Je veux dire par là qu'il faut souvent me rappeler que des gens ont pensé, dessiné et bâti ces oeuvres. Pourtant, étant moi-même designer, cela devrait m'être évident. Mais non. Lorsque je regarde une énorme fournaise de fonte, avec ses rivets, ses cadrans, sa tuyauterie démesurée, elle me semble vivre depuis toujours, sans que personne n'ait eu besoin de la créer. Même chose pour les gigantesques structures métalliques d'un pont, ou la façade fatiguée d'une vieille usine.
Je suis attiré par les anciennes bâtisses industrielles désaffectées. L'atmosphère qui émane de ces lieux me fascine. Je pense peu aux personnes qui y ont vécu ou travaillé, encore moins aux personnes qui les ont bâtis. Comme les ruines de temples anciens, il est souvent difficile d'imaginer les personnes de leur temps. Seuls les ombrages, les lumières, les structures, les matériaux me parlent. La personnalité des lieux suffit à remplir mon imaginaire visuel.
Cela doit être pour cela que la représentation humaine est absente de mes peintures. Cela serait pourtant peut-être une voie à essayer.
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mercredi 21 mars 2007

Fuite en avant et pragmatisme.


www.alec5.com

Fuite en avant et pragmatisme.

Petite pause avant les expositions du printemps. Petite pause de peinture aussi. Pas que le pinceau soit lassé, mais, d'un côté pragmatique, les toiles envahissent mon petit atelier à un rythme que je me dois de contrôler. Il aurait fallu un plus grand atelier, ou tout du moins, un plus vaste entrepôt de toiles.

Cette pause semi-forcée me fait réfléchir sur mon mode créatif, un mode que j'ai toujours et instinctivement privilégier : la fuite en avant.
Peindre, encore peindre. Ne pas penser à l'image, mais la faire. Ne pas penser au geste, mais le vivre. Et puis, à l'instar des pièces musicales de Steeve Reich, répéter l'expérience sans inhibition, maintes et maintes fois, sur autant de toiles qu'il le faut pour sentir une évolution, discerner une direction intuitive.

À l'époque de la série "Mécaniques" (hiver 90-91), je peignais sans répit. Je ne m'arrêtais que pour dormir (un peu) et manger. Il régnait dans mon atelier d'alors (beaucoup plus grand), une atmosphère étrange, hors du temps, remplie de musique et de créativité sans compromis. Ce fut une période très féconde. J'ai peint en quarte mois ce que produit d"ordinaire en une année. Ce tourbillon artistique, bien sûr, je n'aurais pu y survire trop longtemps, mais je garde de cette période un sentiment d'absolu et d'accomplissement sans pareil.

Aujourd'hui, avec la série des "Formes noires" il y a beaucoup plus de sérénité et de calme. Mais ce calme ne m'empêche pas de bouillonner lorsque je peins. La série des "Formes noires" m'offre un espace qui me comble.

Bien sûr, il m'arrive quelques fois de glisser sur une sorte digressions picturale, de peindre une image très différente du travail en cour. Alors elle s'inscrit naturellement dans les "hors-séries". Mais la plupart du temps, et même si cette dernière semble loin de la série des "Formes noires", elle influence certainement la suite du parcours.

Peindre, encore peindre. Ah! Le fantasme d'être approché par un mécène, même recherchant un certain gain (je ne crois pas à l'altruisme pur), qui pourrait me dire : «Voici ton nouvel atelier et tes ressources pour un an. Maintenant peins, n'arrête pas, et je m'occupe de tes expositions!».
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lundi 19 mars 2007

Le projet d'affichage extérieur prend forme


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Le projet d'affichage extérieur prend forme.

La S.P.E.V.V. (Société de Protection Visuelle des Villes) m'a proposé de participer, avec 19 autres artistes, à l'affichage d'une bannière géante (200 pieds) accrochée pour une année sur la façade de l'usine de la Paysanne, 2820 rue Ontario Est.
J'ai proposé la reproduction du "Télégraphe" issu de la série "Formes noires"

La toile est maintenant imprimée. Je ne l'ai pas vue encore, mais, paraît-il, c'est spectaculaire! L'accrochage devrait se faire d'ici une semaine ou deux, la dernière tempête de neige aillant quelque peu retardé l'installation.

Une soirée d'inauguration / conférence de presse, se déroulera au Bain Mathieu (2915, Ontario Est) d'ici la fin du mois.

De voir son oeuvre reproduite en si grand format, à l'extérieur, à la vue de tous, c'est un sentiment de fierté, une expérience très particulière. J'ai même la possibilité de récupérer la toile reproduite à la fin de l'exposition.

Alors avis au collectionneurs!!
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lundi 12 mars 2007

In Situ



In Situ

Nouvelle section sur le site www.alec5.com
"In Situ" (latin) : sur place
En art : oeuvre intégrée à l'environnement.

J'ai demandé aux divers propriétaires de mes toiles, de prendre des photos de leurs tableaux en contexte, dans leur environnement, afin de voir où et comment vivent mes oeuvres. C'est un peu pour faire suite aux photos d'exposition.
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samedi 24 février 2007

Le "feedback"


La cour rouge
acrylique sur toile - 2006 - 30" x 24" (76,2 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
www.alec5.com

Le "feedback"

Pourquoi, lorsqu'on est créateur, artiste ou inventeur, a-t-on tant besoin de "feedback", de commentaires sur ce que l'on fait?
Par insécurité? Par désir de reconnaissance? Par vanité?

Par insécurité? Probablement, car quel artiste n'a jamais remis son oeuvre en question un jour ou l'autre? À mon avis, c'est sain et constructif dans la plupart des cas. Mais cela peut aussi être si déstabilisant que certains iront jusqu'à renier leur travail, le trouvant soudainement si mauvais, qu'ils seront portés à le détruire. Par chance, dans mon cas, le fait de travailler sur plusieurs toiles en même temps, ne met pas trop d'importance sur l'une ou l'autre, avant qu'une certaine sélection naturelle s'opère. Oui, je n'ai pas peur de détruire ce que je considère comme inadéquat. Mais ce n'est pas toujours une destruction radicale. J'entends par là, que si je repasse une couche de blanc sur une mauvaise toile, il peut arrivé, quelque fois, que la composition surgisse du blanc qui a séché, et c'est alors un nouveau terrain de création qui s'offre à moi.

Par désir de reconnaissance? Certainement. Être reconnu pour ce que l'on fait, n'est-ce pas la raison de ce que l'on fait, justement. Que son oeuvre soit reconnue par le public, cela fait chaud au coeur et encourage à la création. Et être reconnu par ses paires? Voilà une sorte de consécration. Et puis, qui aime suer dans l'ombre, qui aime se donner corps et âme dans l'anonymat le plus complet?

Par vanité? Se faire flatter? Soyons honnêtes, tout le monde aime ça, d'une manière ou d'une autre. Mais cela n'est qu'un verni sur la vraie raison : La critique.

Ah! La critique! Aussi glorifiante qu'assassine, aussi utile que futile. Personnellement, la critique constructive (car toute autre ne sert à rien), est un moteur d'apprentissage, de dépassement de soi, un exercice d'humilité et surtout, un stimulant pur à la création. Un « j'aime beaucoup » ça fait toujours du bien, mais c'est lorsque le «pourquoi » est expliqué que cela prend tout son sens. Un « Je n'aime pas cela » fait mal, mais il devient tellement réconfortant lorsque la raison est que la personne a voulu porter l'attention sur une faiblesse réelle de l'oeuvre, afin de donner, par son opinion, une sorte de coup de main, une aide véritable par l'éclairage d'un autre angle de vue.

Pourquoi ai-je écrit ces lignes?.... Eh bien oui! Défoulez-vous, exprimez-vous, faites part de vos impressions. Ne vous retenez jamais d'exprimer votre opinion à un artiste, ils (nous) sont tous avides de commentaires.
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mercredi 21 février 2007

Être à la limite de l'abstrait et du figuratif


Mine de charbon en Sibérie
acrylique sur toile - 2006 - 30" x 24" (76,2 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
www.alec5.com

Être à la limite de l'abstrait et du figuratif
ou le voyage immobile.


Ce n'est pas une règle que je me suis imposée. Ce n'est pas non plus une volonté consciente. C'est juste que l'image apparaît quelque fois plus clairement, plus "figurativement" que d'autres fois où la surface exprime suffisamment d'émotion et donc que l'abstraction s'installe. Mais à vrai dire, je ne me suis jamais posé la question de savoir, pour moi, ce qu'est l'abstraction, voire même, ce qu'est la peinture abstraite. Peindre. Simplement peindre. Si des images se concrétisent, tant mieux. Tant mieux car je remarque à quel point on a besoin de comprendre ce que l'on voit. On a besoin de mettre des mots, des balises pour ne pas se perdre.
Hors, justement, se perdre dans l'image est probablement l'exercice le moins contraignant, le plus agréable et le plus libérateur que l'on puisse faire. Car dans notre monde présent, où l'image a une telle importance, on ne se laisse plus aller à voguer sur la simple impression que peuvent nous transmettre nos propres émotions face à une image qui laissent justement la liberté d'interprétation. Je remarque, par exemple, qu'au petit écran, on nous montre une image déjà éloquente en y ajoutant une explication détaillée. Et si cela n'est pas assez, on la repasse inlassablement, en poussant l'injure jusqu'à encercler ce qu'il faut absolument voir. Comme si on ne voyait plus rien à force d'images multipliées.

Le calme et la sereinité que peut offrir une toile est, pour moi, un espace salvateur où mon esprit peut enfin se reposer et divaguer librement. Et cela est d'autant plus agréable que je pense dépenser moins d'énergie à me laisser aller qu'à bloquer mon cerveau à l'intrusion visuelle quotidienne.

On devrait apprendre à regarder de façon nouvelle ce qui est simplement là. Souvent, lorsque je marche en ville, par exemple, je lève mon regard et m'attarde volontiers sur un détail d'architecture, sur une couleur qui tranche avec son environnement. Le rouge de la brique d'un vieux mur d'usine, cerné par un parapet de toit d'aluminium, se détachant, à son tour, sur un ciel bleu éclatant... Cela ferait une photo cliché pour certain, mais ce genre de cliché ne semble plus faire partie de l'album visuel de beaucoup d'entre nous. Et il existe une soif grandissante et artificielle d'images de plus en plus fortes et fabriqués de toutes pièces. Mais l'image que l'on se fait du reste du monde, occulte complètement l'image que l'on a de notre monde proche, de ce qui nous entoure! On perd alors tous ces petits détails qui stimulent mais aussi repose l'esprit par leur simple présence. Tous ces petits détails qui nous rappel que quelqu'un, un jour à penser, à fabriquer, à réaliser quelque chose qui nous semble futile, mais qui dans l'ensemble est indispensable à l'équilibre d'une forme.

J'aime bien cette notion de voyage immobile.
Lorsque j'étais adolescent, il m'arrivait de marcher de longues heures dans ma ville d'origine, pour m'évader. En fait, je recherchais instinctivement des endroits, des angles de vues qui pouvaient me transporter dans un ailleurs qui, finalement était complètement issu de mon imagination. Il n'est pas "nécessairement nécessaire" de voyager aux confins de la planète pour se sentir ailleurs, ou pour découvrir des dimensions que l'on ne connaissait pas. Ces dimensions sont souvent en nous.
Ce voyage immobile peut se faire devant une toile, par exemple. Et c'est, je crois, ce que je propose dans ma peinture.
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samedi 17 février 2007

Expodium 2007





Expodium 2007

Cadre de vélo de montagne OPUS présenté au :
5e Salon du vélo EXPODIUM
Kiosque OPUS
du 16 au 18 février 2007
Place Bonaventure
800, De La Gauchetière Ouest, Montréal
Métro Bonaventure

Je suis agréablement surpris de la bonne réception de ce concept d'intégration picturale sur un cadre de vélo de montagne.
Il est vrai que, dans le milieu cycliste, il est rare de voir ce genre de convergence.

À noter que le chevalet a une longue histoire familiale. C'est celui sur lequel ma mère a très longtemps créé de grandes toiles, et de nombreux portraits, durant notre enfance. Même la lampe est d'origine!
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jeudi 15 février 2007

Musique


www.alec5.com

Musique

Et maintenant que je me suis replongé dans la peinture, j'y retrouve l'urgence qui m'avait presque épuisé lors de mon premier voyage. Mais j'y trouve aussi un nouvel espace, des sensations, des images qui me font aller sur d'autres voies. Et la musique, son écoute, a pris une importance toute autre. Autant la première fois, elle m'accompagnait au grès de ses humeurs, transformant les miennes, autant aujourd'hui, je la perçois comme une trame dense et enveloppante, telle une musique cinématographique, soulignant encore plus chaque geste, au point d'elle-même se confondre à l'image.
Même si j'ai coupé la corde de la création musicale, cela me fait dire qu'il faudra bien un jour, que je reprenne la composition, mais en y intégrant complètement cette dimension picturale. Il faudra alors que j'oublie totalement que j'ai pu faire du jazz, du blues, du funk, et même de la chanson pop. Il faudra, dans un sens que je fasse la même démarche que j'ai fait pour la peinture, c'est-à-dire de me débarrasser de ma formation académique, pour libérer mon geste créatif. Il va de soi que je pense à de la composition instrumentale. Plus question de chanter. Je ferai probablement la musique de mes toiles.
C'est à voir... heu.. à entendre! Mais cela n'est vraiment pas pour tout de suite.
Ce que je redécouvre et j'écoute beaucoup ces temps-ci, c'est l'album "Arbour Zena" de Keith Jarrett, avec Jan Gabarek.
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vendredi 9 février 2007

Premier survol


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
www.alec5.com

Premier survol

Créer, pour moi est avant tout une façon de respirer, de me nourrir, mais aussi de me décharger. C'est un besoin viscéral qui, s'il n'est pas assouvit, peut me mettre dans un état de manque étrange, proche de la faim. C'est aussi psychique que physique.
Pour cette raison, j'ai instinctivement développé plusieurs champs de création, dans des domaines divers. Sorte de moyen de m'assurer un résultat quoi qu'il advienne. Cela s'est souvent avéré salutaire, car si le dessin n'allait pas, par exemple, la musique m'apportait cet exutoire nécessaire à mon bien-être. Si celle-ci faisait défaut à son tour, il y avait encore les projets de design, ou encore un roman en chantier. Bref, d'une façon ou d'une autre, il y avait toujours moyen de s'en sortir!

Puis, après de nombreuses années, je me suis rendu compte que toute cette énergie se dilapidait sur les multiples cordes d'un arc qui ne visait pas grand-chose finalement. Car les divers domaines de création ne se mêlaient que très rarement.
Alors il m'a semblé nécessaire de couper quelques cordes et d'en tisser une, plus solide : les arts visuels.

Seuls ont subsistés, alors, la peinture, le design et l'écriture. L'écriture? Oui car mes romans (même si je suis pourri en orthographe, et cela ne m'empêche pas d'avoir un plaisir sans borne pour écrire) traitent essentiellement d'art visuel, plastique ou sonore. La dimension littéraire me permet d'explorer le visuel sur un tout autre plan, celui du pur imaginaire de chacun. Car même si la description de telle ou telle image ou forme peut être largement et longuement élaborée, reste que chaque lecteur se fera, selon sa connaissance, son parcours ou sa compréhension, une image reflétant sa propre concrétisation visuelle.

C'est un peu ce que je laisse aussi dans ma peinture : la possibilité de l'interprétation de chacun.

Avec le temps, la peinture c'est imposée, pour moi, comme l'élément principal, l'univers le plus évident à explorer. Ma formation de graphiste, de designer, mais aussi, et surtout, mon enfance d'atelier de peintre, de pinceaux, d'odeurs de térébenthine, la vision des toiles de ma mère progressant tranquillement au rythme des musiques classiques diffusées à la radio, tous ces éléments auront certainement marqué mon esprit et mon instinct pictural.

Cette nécessité absolue de créer ne s'est pas assagie, loin de là, mais s'est canalisée sur quelque chose de plus serein. Et je pense que ma peinture d'aujourd'hui en témoigne.

Après la période des "Surfaces" et des "Structures" (voir www.alec5.com), la période des "Mécaniques" (1990-1991) a été une sorte d'exutoire pour un ensemble de sentiments complexes, issus de ma situation de l'époque. Changement de cap professionnel, changement de pays, et de status civique (divorce).

Une grande pose d'une dizaine d'années a été nécessaire pour que je puisse à nouveau plonger dans l'univers de la peinture "active". Active, parce que je n'ai pas l'impression d'avoir arrêté pour autant mon parcours pictural durant ce temps. Mon graphisme a subi de grands changements issus des "Mécaniques". Ma façon même d'aborder l'illustration, la mise en page, les choix de couleurs, ont subi l'influence de cette période.

Le retour à la peinture "active" a débuté en 2004. Puis en 2006 c'est ma "rentrée montréalaise" avec une première exposition, à la galerie Gora. Depuis, c'est l'envie de faire sortir de l'atelier les oeuvres, d'une part pour ne pas trop s'y attacher (comme je l'ai fait pour les séries précédentes), mais aussi parce que je ressens le besoin de mettre au jour un travail que j'ai enfin envie de partager.

Et ce blogue (ou blog?) est une extension (bien de son temps) à ce besoin de partage. Alors voici ce premier texte, cette première improvisation sur thème...

vendredi 2 février 2007

Lorsque l'art rencontre la technologie.

31 janvier 2007
COMMUNIQUÉ.
Pour diffusion immédiate.


Lorsque l'art rencontre la technologie.

D'un côté Alec, artiste peintre, de l'autre, Opus, fabricant canadien de vélos de route et de montagne.

L'art et la technologie font partie de la vie d'Alec. En plus d'être peintre, il est designer de vélos. Mais les deux domaines n'avaient jamais fusionnés, jusqu'à ce qu'Opus (www.opusbike.com) lui propose d'intégrer une de ses oeuvres sur un nouveau cadre de vélo de montagne, le Maadh (all-mountain), distribué à travers le Canada par OGC.

Cette oeuvre, c'est "Carcasse pour le vent", issue de la série "Mécaniques" (www.alec5.com).
Plusieurs extraits de cette toile enrobent le cadre de vélo à double suspensions, au fini noir mat qui, déjà par son design, offre une allure mécanique complexe.
C'est le premier d'une série. Déjà pour 2008, d'autres concepts s'établissent.

Ce cadre de vélo de montagne OPUS sera présenté au :
5e Salon du vélo EXPODIUM - Kiosque OPUS
du 16 au 18 février 2007
Place Bonaventure - 800, De La Gauchetière Ouest, Montréal
(Métro Bonaventure)

- 30 -

Renseignements :
Stéphane Le Beau
chef de produits OPUS
www.opusbike.com


Carcasse pour le vent
acrylique sur toile - 1991 - 48" x 22" (121,9 cm x 55,9 cm)

www.alec5.com

lundi 29 janvier 2007

EXPOSITION - O Patro Vys


Le canal
acrylique sur toile - 2007 - 24" x 36" (61 cm x 91,4 cm)

Série "Formes noires"
www.alec5.com

FORMES NOIRES ET NUITS BLANCHES
oeuvres récentes
du 5 février au 4 mars 2007

O Patro Vys
356, rue Mont-Royal Est
(au dessus du Bily Kun)
(514) 845-3855
www.opatrovys.com

VERNISSAGE - mercredi 7 février 2007 à 18h00

Les formes noires

Les formes noires sont l’expression d’un besoin d’épuration volontaire mais aussi largement instinctive. 
Le geste prend alors tout le contrôle de la composition. Les formes noires sont une synthèse du parcours pictural d’Alec, une simplification de l’image et de la composition.
Le point de départ est toujours une forme noire dominante, qui impose, par sa structure, le sujet de l’histoire. Le blanc, prend une place importante, sorte de contrepoint qui supporte la forme dominante. Chaque opposition réagit en camaïeu. Seule se détache une forme, généralement d’une autre couleur, qui engage l’espace dans une relation ponctuelle, canalisant l’ensemble du visuel.


EXPOSITION - Format L78



FORMES NOIRES
oeuvres récentes
du 8 janvier au 3 février 2007
Vernissage - vendredi 12 janvier, dès 17h

Format L78 l'espace galerie
2160-A rue Beaubien Est, Montréal
Tel 514 722-2278
www.formatl78.com/espacegalerie

Heures d'ouverture
Lundi au Jeudi : 9h à 17h - Vendredi : 9h à 20h - Samedi : 12h à 16h
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EXPOSITION - Va-et-Vient



FORMES NOIRES
oeuvres récentes
exposition solo du 29 octobre au 3 décembre 2006

Vernissage le mercredi 8 novembre dès 17h30

au VA-ET-VIENT bistrot culturel
3706 Notre-Dame O., St-Henri, Montréal, 514-940-2330


Plateforme sibérienne
acrylique sur toile - 2006 - 11" x 14" (35,6 cm x 27,9 cm)

vendu
www.alec5.com

30 novembre 2006
Brèves Arts visuels - Journal VOIR

Alec va et vient
Nathalie Guimond - journaliste VOIR
Montréalais d'origine suisse, Alec expose sur les murs de briques rouges du Bistro Va-et-Vient (3706, Notre-Dame Ouest) une vingtaine de toiles intitulées Formes noires. L'artiste travaille à l'acrylique en raison de sa rapidité de séchage et de la spontanéité qu'elle lui laisse: c'est qu'il peint par terre, sur plus d'une toile en même temps, ce qui lui permet d'essayer sur l'une ce qu'il entrevoit sur une autre. Privilégiant constamment la gestuelle et la trace, ses nouvelles oeuvres sont une synthèse des séries précédentes, où formes et silhouettes noires sont de plus en plus épurées. Graphiste de formation, il est également devenu, au cours des années, designer et peintre. Jusqu'au 3 décembre. www.alec5.com (N. Guimond)

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Commentaires à l'article du VOIR
publiés sur le site de VOIR


Des silhouettes noires
Les oeuvres d'Alec sont peut-être trop abstraites jusqu'un certain point mais sa technique de peinture est vraiment spéciale. C'est intéressant comment la spontanité de ce peintre peut créer des formes aussi géniales sur l'acrylique...toutes ces tâches me font réflechir, je vous conseille d'explores ses toiles, j'adore son concept.
Miguel Vales
18 décembre 2006

Plate-forme sibérienne: elle est à moi...
La belle toile d'Alec que vous pouvez admirer plus haut est à moi! Nan! Nan! Nan! Nan! Nan!J'ai fait un bon choix, hein!
L'artiste Alec, je ne le connaissais pas avant le 8 décembre 2006. J'ai reçu par l'autoroute électronique une invitation à son vernissage. J'ai visité son site www.alec5.com et j'ai été séduite par son talent multidimentionnel et sa palette de couleurs. Sans hésiter, je me suis rendue au Va-et-Viens. Je savais que j'allais rencontrer un artiste hors du commun. ...Ce fût le cas. ...Je suis entrée dans le Bistro, j'ai fait le tours des oeuvres d'Alec et en un instant mon choix s'est arrêté sur Plate-Forme Sibérienne. D'un pas de deux très gracieux, nous avons conclu la transaction. J'ai dégusté une bonne bière en compagnie d'Alec. Un jeune homme fort sympathique, allumé, beau comme un coeur, humble, organisé et fort intéressant à découvrir.
Je vous conseille de courir à ses prochaines expositions. C'est le temps d'acheter ses toiles. Retenez le nom ALEC. Il sera très connu dans un proche avenir et ses oeuvres vaudront leur pesant d'or. Fiez-vous à mon oeil de lynx et à mon nez de sorcière.
Alec est venu me porter Plate-Forme Sibérienne hier soir. Des heures de bonheur et de contemplation en compagnie de cette beauté m'attendent...
Anne Évangéline LeBlanc
5 décembre 2006

Quand une silhouette prend forme?
J'avoue avoir été sidéré! Et le mot n'est pas encore assez fort! Je ne sais pas si c'est causé par le mur de briques qui donne un aspect dont (enfin pour ma part) nous ne sommes guère habitués, mais cette exposition se démarque de toutes les autres! Chacune des toiles semble vouloir sortir de leur cadre comme pour tenter de nous communiquer quelque secret? Les Formes Noires sont justes à la limite d'un style fantomatique essayant tant bien que mal, de sortir de la matière pour prendre forme? Et pourtant pas! Coincés éternellement sur leur tableau, nous demeurons perplexes? Des énigmes de grandes dignités à ne surtout pas manquer! BRAVO!!!
Lise Bourassa
5 décembre 2006

Alec ou l'art des formes épurées!
Aller voir cette exposition est la première idée q ui m'est venue en voyant l'unique toile accompagnant ce commentaire très favorable à l'oeuvre de cet artiste multidisciplinaire que semble être Alec . Malheureusement, l'article nous apprend qu'elle se terminait hier. Je souhaite qu'Alec représente à nouveau les mêmes toiles et peut-être bien des nouvelles à une autre exposition.
La découverte d'un unique tableau d"Alec me donne à penser que l'oeuvre entière de ce peintre est une oeuvre de maitre. J'aime bien cette impression de certitude se dégageant de ce tableau, sans anicrohes comme il est dit dans le commentaire de cet autre artiste..
Donc j'attendrai une prochaine exposition d'Alec... Dommage car j'adore l'ambiance du Va et vient . Rien ne dit que Alec n'exposera pas à nouveau là mais cela pourrait être long .Donc, pour tous ceux qui comme moi aiment l'art reliant trace et gestuelle comme en un ballet contemporain...c'est un rendez-vous dont je ne connais pour le moment, ni le lieu ni l'heure.
Céline Lenoir
4 décembre 2006

Alec, un artist-peintre oeuvreant à partir d'une palette minimes de couleurs et infinis!
Alec, cet artiste peintre d'origine Suisse. Je ne l'ai rencontré qu'a quelques reprise...Ces Oeuvres , son Oeuvre parcontre... Etant moi-même un artiste peintre emergeant et aillant travaillé avec celui-ci je ne peux que me réjouir de lire cet article, que N.Guimond lui ait donner ces lignes qui lui reviennent ,naturellement!Pour ne pas écrire "méchaniquement" (clin d'oeils a sa puissante serie des Mécaniques). L'Exposition au Va-et-Vient semble intemporels . Le mur de briques sité ci-haut joue un rôle magique dans la presentation des tableaux de la serie Formes Noires qui campent tels à représenter un exposition de haut niveau. Cet artistes'en va dans une seule direction; la sienne ! Il est magnifique de pouvoir contempler l'Art conceptuel d'un artiste peintre emergeant d'ici' , sans anicroches, sans faux coups, une lecture linéaire impressionante de Formes Noires, brillament composés tels de grands artistes peintre. Ici, à portée d'yeux, au Bistro Le Va-et-Vient. Un artiste-peintre à surveiller de tres près! Après L'Exposition de Molinari à la Maison de la Culture Maisonneuve ,Les Formes Noires d'Alec est l'exposition la mieux réeussite que j'ai pus voir en 2006 et ce en grande partie pour l'originalitée,l'audace et le concept fort réeussi de l'artiste. Bravo ! À VOIR
Yan D. Soloh
30 novembre 2006
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vendredi 5 janvier 2007

Métal


La douille de lampe
acrylique sur toile - 2011 - 24" x 30" (
61,0 cm x 76.2 cm)
Série "Hors série"
www.alec5.com


Métal
Série 6 - 6e phase (2010-...)

Émanation mnémonique
« C'est une observation de la mémoire intrinsèque des objets, qui qualifie la valeur qu’ont les objets indépendamment de leur utilité ou de leur fonction, mais de par leur parcours dans le temps. C'est aussi un questionnement sur la manière de concevoir et de façonner les objets dans un esprit de durabilité et d'esthétique, valeur qui semble en perte d'assise face à la philosophie de l'obsolescence. »


Entamée par la série "Usines", la démarche de l'émanation mnémonique spontanée à engendrer un besoin de plonger dans le figuratif afin d'explorer la nature même et le vécu des objets observés.

J'ai maintenant le goût de voir ce qui m'intrigue. Plus simplement le suggérer, mais l'observer. Voir et brosser rapidement l'essentiel de ce que je ressens par rapport à l'image de l'objet, son émanation. Oui, il s'agit encore d'émanation mnémonique, mais cette fois cela ne vient plus de moi mais directement des formes et des objets que j'observe. Ils ont quelque chose à raconter.

Pourquoi les objets plus anciens? Ce qui me fascine c'est la période charnière, la période de transition entre l'artisanat et le début de l'industrialisation. Il y avait là une vision utopique d'un futur fait de modernité et "solution à tout", une vision filtrée par une sensibilité et un long patrimoine esthétique, à une façon patiente de faire les choses, de façonner et de construire dans un esprit de durabilité.

autres séries :
"Usines"
"Fomes noires"
"Mécaniques"
"Structures"
"Surfaces"


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Les Usines


La grande usine
acrylique sur toile - 2008
- 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)
série "Usines"


Usines
Série 5 - 5e phase (2007-...)

« C’est un travail sur la mémoire architecturale, non pas dans son sens construction, ni esthétique, mais sur l’émanation mnémonique spontanée, la perception de l'histoire vécue ou ressentie d'un lieu et d'une époque. »

Je me rends compte maintenant que tout mon processus pictural est en train de se cristalliser sur la mémoire inconsciente, instinctive et spontanée, celle qu’on ne peut expliquer mais qui est là, sous-jacente à chaque mouvement, geste ou décision que l’on prend.
À l’instar de la mémoire des métaux, par exemple, je crois que le corps en son entier acquiert une mémoire des lieux et du temps qui transcende même la qualification de mémoire.

En stimulant le réflexe, le geste spontané, et surtout en se « débranchant » non seulement des contrôles de forme, de justesse mais aussi des normes reçues ou établies, il devient alors possible de retranscrire des images sans même les concevoir. Seule cette mémoire interne pourra s’exprimer et faire surgir des images peut-être floues, mais qui laisseront à tout un chacun un espace interprétatif libre, pouvant réagir selon sa propre émanation mnémonique spontanée.

C'est peut-être pour cela que je me balade entre l'abstraction et le figuratif...
C'est peut-être aussi pour cela que je peins les yeux mi-clos, comme me l'a fait remarquer quelqu'un lors de la performance. Je ne regarde pas vraiment ce que je fais, je le perçois.

autres séries :
"Formes Noires"
"Mécaniques"
"Structures"
"Surfaces"

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jeudi 4 janvier 2007

Les Formes Noires


Forme noire 2
acrylique sur toile - 2006
- 48" x 24" (121,9 cm x 61,0 cm)
série "Formes noires"


Les Formes noires.
Série 4 - 4e phase (2004-...)

La démarche est en réalité une contre-démarche. Plonger tête première dans une image en formation. Se mettre en déséquilibre afin que l'instinct pictural prime sur la réflexion conceptuelle. Au besoin répéter l'expérience mainte et mainte fois, afin de pouvoir cerner la cohérence de l'image. Ne pas essayer de comprendre ni ce qui se passe, ni ce qui pourrait se passer. Ne pas réfléchir, mais bien agir sur la toile, jusqu'à ce que l'image se stabilise.

Le point de départ est toujours une forme noire dominante, qui impose, par sa structure, le sujet de l’histoire. Viennent alors se juxtaposer des teintes et des formes, sorte de contrepoints justifiant la présence et l'existence de la forme noire. Chaque couleur est spontanément saturée de noir. Cette saturation exprime l’usure, le travail et la véracité de la vie.
Les teintes sont simples et complexes à la fois, pour que l’on puisse voir plus que ce qu’il y a dans la composition, que chaque observateur puisse décerner les images qu’il peut s’inventer, en apercevant par transparence des niveaux de lecture multiple.

La démarche, s'il en est une, est de faire abstraction de toute formation académique, quelle qu'elle soit, de tout ce qui pourrait entraver le processus créatif, de toute démarche conceptuelle, et ne laisser s'exprimer que l'essence même de ce l'on est.

C'est à chaque fois un plongeon dans une image qui surgit au fur et à mesure des mouvements, des couleurs et des formes. Il n'y a pas de concept initial. Chaque toile est issue d'un désir de surface, qui, progressivement, s'approfondit par couches et interventions successives, et forme enfin une sorte de cohérence de couleurs et de structures. Peindre, c'est se mettre souvent en situation de risque. Il y a une peur constante durant l'exécution, une sorte de stress dynamisant, une curiosité de ce qui va se passer, et un plaisir immense lorsque les choses se mettent soudainement en place. Cette excitation de sentir le moment précis où la cohérence s'installe et que l'image prend forme est le moteur même du désir de peindre.

autres séries :
"Usines"
"Mécaniques"
"Structures"
"Surfaces"

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Formes noires"