vendredi 31 juillet 2009

Kind of Blue



Même si j'ai déjà écris que je rêvais d'un atelier blanc et lumineux, j'ai aussi le fantasme d'une immense alcôve claire obscure, baignée d'une lueur verticale, issu d'un imposant puits de lumière. Un vieil atelier industriel, bardé de tuyauterie de fonte, de circuits électriques vétustes mais encore fiables, aux planchers de bois franc et aux murs de plâtre gâché, un espace vaste aux senteurs d'antan, d'huile mécanique, de boiseries, de tissus et de poussière.

Cette lumière venue d'en haut, diluée par la distance et le temps, où chaque objet n'aurait que pour seul choix d'être au trois-quarts plongé dans sa propre ombre. Même les murs, couverts d'immenses toiles, seraient enfouis dans la pénombre. Au fond, dont on ne sait où précisément, émanerait une mélodie solitaire, un violoncelle baroque ou peut-être un hautbois plus contemporain, ou pourquoi pas, un bon Kind of Blue...

Et alors, placé en plein centre, là où le halo lumineux est le plus intense, une gigantesque toile couchée au sol, blanche et prête à se livrer à l'instinct artistique.

mercredi 29 juillet 2009

Garder la foi


Résonnance d’un âge
acrylique sur toile -1991 -
48" x 36" (121,9 cm x 91,4 cm)
série "Mécaniques" www.alec5.com

Être un artiste peintre, à Montréal, au Québec, est une voie difficile à prendre. Le marché de l'art n'est pas ce qu'on appellera des plus vivants ici. Le Québec regorge d'artistes, mais bien peu ont la chance de pouvoir se faire une place décente. « Soyez persévérant, disaient-ils, gardez la foi! ».

Ironie du sort, on m'a proposé de faire l'ouverture d'une nouvelle galerie, l'Espace Lux, qui se situe à même l'enceinte d'une église. Pas dans le sous-sol, pas dans le presbytère, mais bien dans l'église elle-même. Moi qui, étant petit, visitait les églises, non par foi, mais par curiosité d'histoire, d'architecture, et même d'histoire de l'art, me voici à avoir la possibilité d'exposer mes oeuvres dans la nef (ou le transept, on verra!).
Vais-je alors exposer les 12 stations? Mais non..!

Je partagerai l'espace avec un artiste pataphysicien, Florent Veilleux. Étrange association, mais selon la galeriste qui a vu ma série "Mécaniques", il y a une certaine concordance avec les oeuvres de Veilleux. Il est vrai que ces installations sont des machines hétéroclites, faites de pièces recyclées en tout genre.

Rien que pour l'originalité du lieu où se trouve cette nouvelle galerie, et l'audace de faire affaire au coeur même du sacré (ce sont les marchands du temple, dans le temple!), je suis tenté par l'invitation.

L'exposition aura lieu du 1er octobre (date d'ouverture et lancement de la galerie) au 10 octobre 2009, à l'église Saint-Denis, 454, avenue Laurier est (coin Saint-Denis, en face du métro Laurier)

ESPACE LUX
454, avenue Laurier est, Montréal (Québec), H2J 1E7
Geneviève Chartrand, Directrice
514.903.2493
info@espacelux.com
www.espacelux.com



L'anglicane
acrylique sur toile -2007 -
20" x 16" (50,8 cm x 40,6 cm)
série "Usines" www.alec5.com

lundi 20 juillet 2009

Projet "ArtBike" - C'est parti!





Ça y est! Après avoir présenté l'idée à Opus et avoir montré un premier cadre, le projet "ArtBike" est lancé! Il sera véritablement officialisé lors de l'exposition ExpoCycle, en septembre
"ArtBike", ce sont des cadres de vélo sur lesquels je vais m'exprimer librement en peinture. Chaque cadre sera une oeuvre unique.

On peut certes accrocher un de ces cadres peints sur un mur ou l’exposer sur un piédestal, mais aussi assembler un vélo complet et aller rouler. Art mobile, art en mouvement, tous les descriptifs sont possibles !

Une première série sera créée à partir du stock de cadres monocoques carbone d'Opus. Cette première série de cadres artistique sera inspirée de la série des "Formes Noires". Il y aura aussi certainement quelques incartades dans d'autres styles, selon l'inspiration du moment. C'est ce qui fait l'unicité de chaque cadre.

La préparation des cadres, ainsi que leur finition sont assurées par un atelier spécialisé dans la peinture de cadre de vélo, afin de faire en sorte que l’œuvre finale soit aux normes de qualités de l’industrie cycliste. Il s’agit vraiment d’art et de technologie.

Je sens que je vais m'éclater!

Pour plus d'informations : artbike@opusbike.com



projet ArtBike

jeudi 16 juillet 2009

La géante noire


La géante noire
acrylique sur toile - 2009 - 48" x 72" (121,9 cm x 182,9 cm)

série "Usines" www.alec5.com


Celle-ci m'a fait suer, au sens propre (!) comme au littérale. Une grande surface avec laquelle je me suis battu, une image qui voulait surgir mais que je n'arrivais pas à saisir. J'ai tourné autour, je l'ai brossé, frotté, essuyé, gratté, presque frappé, puis recouvert, puis... découvert!

Ce n'est pas la première fois que je fais le constat, mais ce n'est pas au moment où je laisse enfin tomber les pinceaux que je vois la toile, que j'en saisis son sens. C'est plutôt le lendemain, voire plusieurs jours plus tard.

Étrangement, je ne savais pas où la placer : dans la série "Usines" ou dans la série "Formes Noires". Elle est une sorte d'hybride. J'ai peut-être le désir de revenir aux "Formes"noires", plus abstraites. Du coup, j'ai des doutes sur les toiles précédentes.

Et puis, dois-je les montrer sur mon site ou pas? J'ai pris le parti de tout montrer car, d'une part, j'estime ne pas être je meilleur juge pour décider de ce qui est bien ou pas et, d'autre part, il est arrivé qu'une toile soit sauvée in extremis de mon coup de blanc radical, car quelqu'un l'avait vue sur le site et l'avait choisie. Comme cela est arrivé deux ou trois fois, je me suis dit que je devais tout montrer. Bon, il y a quand même des toiles qui sont d'une évidente faiblesse et que je voue sans appel au recyclage.

mardi 7 juillet 2009

lundi 6 juillet 2009

Laurent Koller



Laurent Koller
Acrylic et encre sur toile


wwww.kollerl.canalblog.com

S'il est un maître de la forme noire, c'est bien Laurent Koller. Artiste peintre autodidacte, né en 1966 à Désertines, dans l'Allier en France, Laurent Koller est un adepte de la peinture acrylique et encre sur toile.
Pas de compromis, c'est le contraste absolu. La décision du geste est franche, voire tranchante. C'est un univers pictural qui fraye avec le graphisme pur. Telle une écriture automatique et répétitive, Koller exploite le mouvement de l'intention, tout comme on esquisse une idée par un geste dans l'espace. Koller pourrait se situer entre la calligraphie asiatique et la démarche de Pierre Soulage.

"Du pinceau, de la touche et des surfaces vibrantes dans des équilibres instables ; la stabilité est présente en point d'orgue dans des balances fragiles. La matière de Laurent Koller est fluide, légère, accidentée, comme elle est aussi pesante, armée et déterminée. Ponts suspendus en rupture sur l'espace, hissés jusqu'à d'autres perspectives incertaines, ils sont les portants des rythmes et des émotions de l'être. La cassure de chacun est aussi la chance de se prolonger ailleurs. Toute la tension perceptible du travail de Laurent Koller en est la justification. Le peintre, en s'impliquant dans le choix unique de deux valeurs extrêmement contrastées noir/blanc, recherche des dimensions plurielles. Ces mises en confrontation expriment, éclatements, rapprochements et rencontres de forces vives. Noir/blanc, c'est la confrontation absolue, à l'intérieur de laquelle il semble manifestement possible d'exprimer le chaos de la vie." - Marie-Christine Jodier, Cyber Centre Culturel

vendredi 3 juillet 2009

Le fond du couloir


Le fond du couloir
acrylique sur toile - 2009 - 48" x 24" (121,9 cm x 61 cm)

série "Hors série" www.alec5.com


Voilà un peu comment je me sens ces temps-ci dans mon atelier. Certains y verront une certaine lumière au bout, mais il reste une porte à franchir.
Je rêve de couleurs et de grandes surfaces, et pourtant, chaque fois que j'essaie d'étaler avec générosité de flamboyantes couleurs, je ne me sens pas à l'aise. Je sais qu'un jour cela va sortir, mais suis-je prêt à maîtriser ce feu chromatique qui sommeil en moi?