vendredi 30 mars 2007

Peindre par terre


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Peindre par terre

Peindre, pour moi, est une affaire très physique. Ce n'est pas pour rien que je ne peins pas sur un chevalet. Il n'y résisterait pas. Je peins par terre, là où seul le plancher peut contrer mes assauts. À la fin d'une séance, lorsque plusieurs toiles sont juchées au sol, je les regarde enfin, je suis épuisé.

« Je les regarde enfin ». J'ai remarqué, depuis peu, que je ne vois mes toiles que le lendemain de les avoir créées. Voire même plusieurs jours plus tard. Ce constat me fait penser qu'il y a probablement quelques toiles que j'ai gâchées à vouloir les comprendre tout de suite.

Le plan horizontal me permet aussi de ne pas vivre l'attraction gravitationnelle que la goutte peut subir dans un autre plan. Il y a des peintres qui font des choses extraordinaires avec cet effet, contrôlant à merveille le parcours, ou l'accident éventuel. Personnellement, lorsque je peins, je vis un stress formel si intense, un stress, soit dit en passant, bienfaiteur et créatif, que je ne veux pas, en plus devoir géré la goutte filante.

Depuis ma tendre enfance (formule consacrée) j'ai toujours bricolé par terre, les tables ou autres établis n'étant jamais assez vastes pour mes désirs créatifs.
Et puis si quelque chose doit tomber, il ne le peut pas, étant déjà par terre!
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mercredi 28 mars 2007

Petit questionnaire


Rizières noires
acrylique sur toile - 2004 - 48" x 28" (121,9 cm x 71,1 cm)

série "Formes noires"
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Petit questionnaire

Quelques questions pour commencer le dialogue :

- Pour vous, que représente le fait d'avoir une oeuvre d'art? (même si vous n'en possédez pas actuellement)
- Dans le cas où vous avez une oeuvre chez vous, quelle est votre relation avec elle?
- Est-ce l'oeuvre ou l'artiste qui prime pour vous?
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mardi 27 mars 2007

Projet d'affichage extérieur - suite


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
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Projet d'affichage extérieur

Suite à une décision de la Ville de Montréal, il a été convenu que la bannière soit installée le 24 avril 2007 et qu’une conférence de presse extérieure, devant celle-ci, ait lieu jeudi le 26 avril 2007.
Vous êtes bien sûr tous invités!

Projet d'affichage extérieur, avec 20 artistes peintres
Reproduction géante de la toile "Le télégraphe"

Façade de l'usine de la Paysanne
2820 rue Ontario Est
Organisé par la S.E.P.V.V.
Société Protectrice de l'Environnement Visuel des Villes
Commandité par la ville de Montréal
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lundi 26 mars 2007

La nuit


L'angélus
acrylique sur toile - 2006 - 34" x 48" (86,4 cm x 121,9 cm)

Série "Formes noires"
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La nuit

Ah! La nuit. Pour moi, c'est une zone temporelle de prédilection pour la création. Pas de bruits, pas de téléphones, pas d'éléments perturbateurs. Mais surtout, un temps suspendu dans un univers immatériel.
Je ne sais pas pourquoi, mais le jour, même si, par chance, rien ne me dérange, le temps semble passer inexorablement plus vite. La réalité de ce temps semble plus marquée. Peut-être est-ce dû au fait que nous avons toujours morceler la journée en sections distinctes. Le matin, le midi, l'après-midi, le soir... Voire plus encore : La fin d'après-midi, le début de soirée...
La nuit est la nuit. Qu'elle soit à 22 heures ou à 4 heures.

Lorsque je suis en phase de création, j'en oublie jusqu'à l'espace qui m'entoure. La nuit, le temps flotte. Musique de fond, jazz au début, puis plus la nuit avance, du classique généralement, contemporain de préférence (Debussy, Chostakovitch, Mahler, etc.), et surtout, le plus de toiles vierges possible.

Alors commence un ballet de pinceaux, de couleurs et de mouvements, des variations de rythmes, tantôt lents et feutrés, tantôt énergiques et rapides. Deux, trois, quarte toiles en même temps. Je pars de l'une, transfert sur l'autre, laisse reposer, regarde ailleurs, perçoit un détail, quelque chose de sous-jacent, reprend ce détail, recule, passe à d'autres toiles.... Cela peut durer des heures, toute la nuit quelque fois. Et l'énergie dépensée est considérable. La concentration extrême. D'où cette déconnexion du reste du monde. Seul l'instant présent prévaut.

Puis, longtemps après, c'est le moment du recul. Je relève enfin les toiles du sol, en pose une, sur le chevalet et les autres çà et là. Je vais m'asseoir alors sur le petit tabouret de bois dans un coin reculé de l'atelier et je contemple. Quelques détails à travailler. Je me relève, modifie et reviens m'asseoir. Encore quelque va-et-vient et finalement je ne me lève plus.

Et le temps passe et passe encore. Je regarde. J'essaie de comprendre ce qui s'est passé. Je n'y parviens pas souvent. Alors, il n'y a plus rien à faire. Je vais me coucher.
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jeudi 22 mars 2007

Architecture spontanée.


La fournaise
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 24" (91,4 cm x 61,0 cm)

série "Formes noires"
vendu
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Architecture spontanée.

Pourquoi ai-je cette impression étrange que l'architecture est spontanée? Je veux dire par là qu'il faut souvent me rappeler que des gens ont pensé, dessiné et bâti ces oeuvres. Pourtant, étant moi-même designer, cela devrait m'être évident. Mais non. Lorsque je regarde une énorme fournaise de fonte, avec ses rivets, ses cadrans, sa tuyauterie démesurée, elle me semble vivre depuis toujours, sans que personne n'ait eu besoin de la créer. Même chose pour les gigantesques structures métalliques d'un pont, ou la façade fatiguée d'une vieille usine.
Je suis attiré par les anciennes bâtisses industrielles désaffectées. L'atmosphère qui émane de ces lieux me fascine. Je pense peu aux personnes qui y ont vécu ou travaillé, encore moins aux personnes qui les ont bâtis. Comme les ruines de temples anciens, il est souvent difficile d'imaginer les personnes de leur temps. Seuls les ombrages, les lumières, les structures, les matériaux me parlent. La personnalité des lieux suffit à remplir mon imaginaire visuel.
Cela doit être pour cela que la représentation humaine est absente de mes peintures. Cela serait pourtant peut-être une voie à essayer.
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mercredi 21 mars 2007

Fuite en avant et pragmatisme.


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Fuite en avant et pragmatisme.

Petite pause avant les expositions du printemps. Petite pause de peinture aussi. Pas que le pinceau soit lassé, mais, d'un côté pragmatique, les toiles envahissent mon petit atelier à un rythme que je me dois de contrôler. Il aurait fallu un plus grand atelier, ou tout du moins, un plus vaste entrepôt de toiles.

Cette pause semi-forcée me fait réfléchir sur mon mode créatif, un mode que j'ai toujours et instinctivement privilégier : la fuite en avant.
Peindre, encore peindre. Ne pas penser à l'image, mais la faire. Ne pas penser au geste, mais le vivre. Et puis, à l'instar des pièces musicales de Steeve Reich, répéter l'expérience sans inhibition, maintes et maintes fois, sur autant de toiles qu'il le faut pour sentir une évolution, discerner une direction intuitive.

À l'époque de la série "Mécaniques" (hiver 90-91), je peignais sans répit. Je ne m'arrêtais que pour dormir (un peu) et manger. Il régnait dans mon atelier d'alors (beaucoup plus grand), une atmosphère étrange, hors du temps, remplie de musique et de créativité sans compromis. Ce fut une période très féconde. J'ai peint en quarte mois ce que produit d"ordinaire en une année. Ce tourbillon artistique, bien sûr, je n'aurais pu y survire trop longtemps, mais je garde de cette période un sentiment d'absolu et d'accomplissement sans pareil.

Aujourd'hui, avec la série des "Formes noires" il y a beaucoup plus de sérénité et de calme. Mais ce calme ne m'empêche pas de bouillonner lorsque je peins. La série des "Formes noires" m'offre un espace qui me comble.

Bien sûr, il m'arrive quelques fois de glisser sur une sorte digressions picturale, de peindre une image très différente du travail en cour. Alors elle s'inscrit naturellement dans les "hors-séries". Mais la plupart du temps, et même si cette dernière semble loin de la série des "Formes noires", elle influence certainement la suite du parcours.

Peindre, encore peindre. Ah! Le fantasme d'être approché par un mécène, même recherchant un certain gain (je ne crois pas à l'altruisme pur), qui pourrait me dire : «Voici ton nouvel atelier et tes ressources pour un an. Maintenant peins, n'arrête pas, et je m'occupe de tes expositions!».
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lundi 19 mars 2007

Le projet d'affichage extérieur prend forme


Le télégraphe
acrylique sur toile - 2006 - 36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)

série "Formes noires"
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Le projet d'affichage extérieur prend forme.

La S.P.E.V.V. (Société de Protection Visuelle des Villes) m'a proposé de participer, avec 19 autres artistes, à l'affichage d'une bannière géante (200 pieds) accrochée pour une année sur la façade de l'usine de la Paysanne, 2820 rue Ontario Est.
J'ai proposé la reproduction du "Télégraphe" issu de la série "Formes noires"

La toile est maintenant imprimée. Je ne l'ai pas vue encore, mais, paraît-il, c'est spectaculaire! L'accrochage devrait se faire d'ici une semaine ou deux, la dernière tempête de neige aillant quelque peu retardé l'installation.

Une soirée d'inauguration / conférence de presse, se déroulera au Bain Mathieu (2915, Ontario Est) d'ici la fin du mois.

De voir son oeuvre reproduite en si grand format, à l'extérieur, à la vue de tous, c'est un sentiment de fierté, une expérience très particulière. J'ai même la possibilité de récupérer la toile reproduite à la fin de l'exposition.

Alors avis au collectionneurs!!
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lundi 12 mars 2007

In Situ



In Situ

Nouvelle section sur le site www.alec5.com
"In Situ" (latin) : sur place
En art : oeuvre intégrée à l'environnement.

J'ai demandé aux divers propriétaires de mes toiles, de prendre des photos de leurs tableaux en contexte, dans leur environnement, afin de voir où et comment vivent mes oeuvres. C'est un peu pour faire suite aux photos d'exposition.
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