mardi 26 février 2008

Art mural



Art mural

Une compagnie montréalaise mu-art.ca, m'a demandé si je connaissais l'art mural.
Non, mais ça m'a chatouillé l'esprit. Toujours partant pour de nouveaux projets, je me suis imaginé en train d'exécuter une oeuvre gigantesque dans les rues de Montréal.

Ah! Mais on ne s'improvise pas muraliste comme cela! Tout d'abord, comment transcrire le style pictural, comment reproduire le "brossé", la texture, la "mouture" de couleur de mes toiles? C'est peut-être impossible. À moins de faire une reproduction numérique géante.
Bref, me visualisant sur un échafaudage, en train de m'évertuer à vouloir reproduire une de mes toiles sur trente pieds de haut, je me suis essoufflé, rien qu'à y penser. Mais la vision d'un probable résultat me pousserait à vouloir tout de même tenter l'expérience.
..avec l'aide de muralistes aguerris, bien sûr!

Et puis, je me suis dit que ma série des "Usines" pourrait bien se prêter à l'intégration urbaine, surtout dans St-Henri ou Pointe St-Charles... Ce serait comme faire écho à ces vieilles usines disparues de ces quartiers industriels qu'on transforme de plus en plus en condominiums de luxe.
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vendredi 22 février 2008

Pourquoi l’usine?


Petite usine verticale
acrylique sur toile - 2007 -
36" x 18" (91,4 cm x 45,7 cm)
série "Usines" www.alec5.com


Pourquoi l’usine?

En fait c’est plutôt l’industriel qui me fascine. L’industriel est devenu le reflet tangible de notre société. Auparavant, avant 1900, c’était les arts. Celui-ci est devenu « appliqué » alors que l’essor de la machine changeait la face du monde. L’architecture est devenue industrielle, les objets, autrefois issus de la main des artisans, sont devenus industrialisés. Nos méthodes, nos pensées, nos visions se sont teintées de normalisation.

Au début du vingtième siècle, l’industriel se valorisait encore d’art. On n’a qu’à voir des grandes réalisations de cette époque : la tour Eiffel et le palais Garnier, à Paris en sont de bons exemples. Mais aussi des réalisations beaucoup plus modestes, issues d’architectes discrets et oubliés, des constructions non moins raffinées et pourvues d’une âme unique!

Et c’est cette âme que je veux transcrire dans mes toiles de la série « Usines », cette âme absente de nos architectures industrielles actuelles. Je veux rappeler que, même si la révolution industrielle a tout bouleversé, que même si cette époque était dure et intransigeante, il y avait encore des détails architecturaux et mécaniques qui témoigniaient d’un souci d’esthétique, d’un certain sens de la vie, d’un savoir faire, d’un respect du travail bien fait, de la compétence, de la fierté. Voilà nombre de valeurs qui ont disparu sous les néons, les tôles et la sévérité des bâtiments modernes et rationnels. Les conditions de travails sont évidemment meilleures mais, paradoxalement, l’incompétence est devenue reine car chacun s’est déresponsabilisé de son pouvoir de réalisation.

Je ne suis pas nostalgique d’une certaine époque, je ne l’ai même pas connu. Je suis plutôt utopiste et je rêve de voir le souci du détail, la conscience du temps, la jouissance du moment présent reprendre le dessus des priorités de nos vies.
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samedi 16 février 2008

La performance



La performance


Ça y est, c'est officiel! La performance musico-picturale aura lieu le samedi 22 mars, de 18h30 à 19h30 à la Tohu

En interaction avec le saxophoniste Yanick Coderre et un contrebassiste (à déterminer), je me lancerais dans une improvisation picturale sur une toile de 4 pieds par 6 pieds, posée par terre...

C'est un happening que j'ai longtemps imaginé, comme une sorte de fantasme, mais qui, aujourd'hui, se réalise! Ai-je le trac? Bien sûr. C'est l'inconnu. Et en même temps, ce plongeon dans l'improvisation pure est si stimulant, que j'ai très hâte de voir ce que cela va donner.

J'ai fait longtemps de la scène musicale et j'ai toujours privilégié l'improvisation. Me lancer dans le vide est quelque chose qui me stimule. Mais je ne l'ai jamais fait sous cette forme. L'ironie est que, lorsque j'ai laissé de côté ma "non-carrière" musicale, au profit de la peinture, je me suis dit que je ne vivrais plus le stress d'avant concert. Un vernissage, il y a quelque chose d'effervescent, mais de paisible à la fois. Les oeuvres sont là, faites. Il ne reste qu'à savourer le moment présent et laisser faire les choses. Il n'y a pas cette angoisse à ne pas savoir si on va pouvoir rendre justice à une pièce musicale en la réinterprétant encore une fois.
Et voilà que je me remets en situation de perte de contrôle, d'inconnu...

Le but de cette performance est de se mettre en déséquilibre totale, poussant la spontanéité à son extrême. C'est en fait l'antithèse de l'industrialisation, où chaque geste a sa raison, son calcule, sa quantification, sa productivité et sa reproductivité. Ici, le geste est issu d'une intention non préméditée. C'est d'ailleurs plus qu'une intention, c'est une réaction à l'environnement. Pas dans le sens environnemental, mais bien spatial. Et cet environnement spatial sera sonore. L'intangible faisant face au visuel. Le visuel modelant le son. Le son se liant à l'image en construction.

Yanick Coderre est un musicien que j'admire beaucoup. Son jeu, sa créativité sera à son meilleur car c'est un improvisateur de talent. On a longtemps joué ensemble et il a une écoute exceptionnelle. Yanick à un très bon album a son actif : Yanick Coderre Quartet. Je ne connais pas encore le contrebassiste. C'est le choix de Yanick.

voir aussi :
http://alecart.blogspot.com/2007/11/le-happening.html
http://alecart.blogspot.com/2008/01/la-tohu-suite.html

entendre aussi:
http://www.youtube.com/yanickcoderre-1
http://www.youtube.com/yanickcoderre-2
http://www.youtube.com/yanickcoderre-3

mardi 12 février 2008

Préparation virtuelle



Préparation virtuelle

La salle d’exposition de la Tohu est immense. La première fois que je l’ai vue, je me suis demandé si je pouvais décemment remplir ce vaste espace mural. C’est pour cela que pour la première fois, j’ai fait une mise en place virtuelle, à l’échelle afin de me rendre compte de l’ampleur de cette exposition. Et bien, je me rends compte justement que, s’il y avait eu plus de place, j’en aurais volontiers pris encore.

Cet exercice m’a fait faire un choix de 9 toiles de la série « Mécaniques », 10 de la série « Formes Noires » et 22 de la série des « Usines ». J'ai donc dû faire une sélection. Pour bien présenter les trois périodes, il fallait être, du coup, le plus représentatif.

Évidemment, je privilégie la période la plus récente, les « Usines ». Et c’est ce qui m’a fait choisir le mur le plus grand (66 pieds – 20 m) pour cela. Ce mur est « entre » les deux autres, plus petit (39 pieds – 11 m). La chronologie en prend un coup! Mais tant pis! Dans un sens, puisque la salle, ouverte sur l’entrée de la salle de spectacle de la Tohu, est constituée de trois murs, cela offre une lecture particulière : à gauche la première période, les « Mécaniques » à droite la seconde, les « Formes Noires » et droit devant, le mur que l'on voit le plus, c'est le résultat, les « Usines ».
Chaque toile, sur chaque mur, est placée en chronologie. Ainsi on peut voir la dernière toile de chaque série étant la charnière pour la série suivante.

J’espère ainsi que le visiteur pourra bien comprendre l’évolution de mon travail en détectant aussi les thèmes récurants, les similitudes, même dans ces séries, de prime abord assez différentes.

Voir aussi :
La Tohu - suite
Tohu

vendredi 8 février 2008

Préparation



Préparation


Peindre, ce n'est pas tout. Faire des toiles et des toiles, c'est bien, mais encore faut-il s'y retrouver.
Parallèlement au travail de création, il y a le travail de répertoire, de classement. Chaque toile est inscrite sur une (longue) liste, en titres, dimensions, années, numéro de classement, prix, etc. Et il faut aussi inscrire cette même information à l'endos de chaque toile. Il faut prendre des photos de chaque toile, les classer et les conserver, mais aussi les mettre sur le site internet avec leur pedigree.
Il y a également la finition. Depuis le début, j'ai pris l'habitude de faire les tranches de toile en noir. De cette façon, elles peuvent être exposées sans cadre. C'est long, très long, mais ça donne un bon résultat. Ah! Il faut aussi pouvoir les accrocher : câbles et oeillets (au bout d'une certaine quantité, ça fait mal aux doigts!).

Bref, une toile nécessite beaucoup de temps hors création. Et, pour ma part, cela s'arrête là. Pour d'autres, il y a l'application du vernis et la confection du cadre, et que sais-je encore.
Beaucoup de travail!
Le pire est lors de période très créative : le classement et la finition prennent évidement du retard.
Et c'est justement ce retard que je rattrape présentement. Aussi parce que l'exposition à la Tohu approche. Il s'agit d'une cinquantaine de toiles, peut-être plus. Alors, il faut que toutes soient prêtes à être exposées, même celles qui, finalement, n'auront pas la chance d'être vues.
En effet, pour chaque exposition, je prends facilement un quart de plus de toiles que le nombre exposable, afin de me donner du jeu.

Toutefois, pour la Tohu, je vais préparer une mise en place virtuelle, à l'échelle. Pour ma part, c'est une première. Moi qui suis adepte de l'improvisation, pour cette exposition majeure, je vais me préparer! Trois murs, trois périodes, trois séries : "Mécaniques", "Formes noires", "Usines". Des textes explicatifs seront imprimés sur grandes affiches, certaines phrases de ces textes reproduites en lettrage de vinyle.
Il y a aussi les cadres de vélo. Leur mise en place requiert une attention spéciale.

En plus de tout cela, il a été convenu que je donnerais trois à cinq ateliers en lien avec l'exposition et cette fameuse performance en directe, avec musiciens... Mais ça, j'en reparlerais plus tard, lorsque ce projet en marge de l'exposition sera plus développé.
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vendredi 1 février 2008

La lumière et la photo


Dualité compartimentée
acrylique sur toile - 2008 -
24" x 30" (
61,0cm x 76,2 cm)
série "Formes noires" www.alec5.com
vendu

La lumière a changé...

Le fait qu'il y a plus de murs blancs, la lumière de mon atelier a changé. C'est pour le mieux car il y en a plus, et plus homogène.
Toutefois, je me retrouve devant un petit problème technique auquel je n'avais pas pensé. Les réglages de corrections de couleurs des photos de mes toiles, dans Photoshop, ne correspondent plus. Mon appareil photo numérique analyse de façon différente ce qu'il capte.
C'est un problème car j'essaie de faire en sorte que les images de mes toiles, sur mon site, soient des plus fidèles possible.
Bien sûr, je ne contrôle pas les écrans des visiteurs de mon site. Certains, je le présume, n'ont jamais calibré la résolution des couleurs de leurs écrans.

Alors j'ai pensé à une nouvelle technique : la calibration analogique. C'est-à-dire faire en sorte de ne pas se fier uniquement à la méthode numérique, mais faire en sorte que, dès la captation de l'image, je puisse avoir un "témoin" sûr de ce que sont les couleurs de la toile.
Pour ce faire, dans Photoshop, j'ai créé une série de carrés aux couleurs exactes : un cyan, un magenta, un jaune, un noir, un gris et un blanc. J'ai imprimé, sur un carton blanc, cet agencement de carrés. Je place au dessus de la toile, sur le mur, le carton de carrés de couleur. Je calibre mon appareil sur un blanc pur. Puis je prends la photo. Transféré dans Photoshop, je place au dessus de la photo de la toile ma série de carrés numériques et la compare à la série sur carton pris en photo. J'ajuste alors les réglages de couleurs jusqu'à ce qu'elles correspondent exactement avec mon échantillon numérique.
Et le tour est joué. J'ai une preuve de fidélité des couleurs car les deux séries de carrés sont maintenant jumelles.
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