mardi 29 avril 2008

Invitation au lancement officiel



Invitation au lancement officiel
de la programmation estivale de la TOHU!

Lundi 5 mai, 5 à 7

Toute l'équipe de la TOHU, de nombreux artistes, médias et autres invités.

TOHU, la Cité des arts du cirque
2345, rue Jarry Est
Montréal (Québec)

mardi 22 avril 2008

Production



Production

La « production » s'est ralentie. Il y a même eu un arrêt total durant près de deux semaines... D’abord et surtout à cause de la mise en place de cette exposition à la TOHU. Pendant la mise au point du plan d’exposition, on aurait dit que je n'osais peindre de peur de créer une toile que j’aurai absolument eu envie d’exposer et, du coup, revoir tout le plan d’accrochage.

D’accord, il y avait bien des détails à régler, des petites choses à faire ou à finir, les invitations, les affiches, la promotion, les premières entrevues… Il y avait aussi les ateliers, le vernissage, la performance, tant de choses qui m’occupaient l’esprit et me prenaient de l’énergie.

Pourquoi ai-je toujours ce sentiment que si je ne peins pas, je ne suis pas peintre? Suis-je peintre? Je suis un designer qui peint ou suis-je un peintre qui design?
« Ah ces artistes! Toujours à se poser des questions existentielles! »
« De toute façon, tu as tellement de toiles, ce n’est pas une de plus qui fera la différence! »
Vraiment? C’est un processus continu. Et lorsque qu’après une période d’arrêt je reprends mes pinceaux, c’est comme un muscle, c’est un peu plus dur à redémarrer. J’ai alors tendance à revenir sur mes traces et à me plagier pour reprendre mes marques.

Finalement, cet hiver aura été moins productif que les précédents. Rénovations, expositions, toutes des bonnes raisons.
Mais maintenant que l’exposition majeure de ma courte carrière est bien lancée, je devrais pouvoir retrouver mon rythme. Mais mon atelier sommairement vidé est intimidant. Il faudrait que je réaménage, que je remette quelques autres toiles sur les murs.
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jeudi 17 avril 2008

Le "coaching"


La façade ocre
acrylique sur toile - 2008-
32" x 24" (81,3 cm x 61,0 cm)
série "Usines" www.alec5.com


Le "coaching"


En tant qu'artiste, il n'est pas rare de se faire proposer une forme de "coaching" de la part de galeristes.
Permettez-moi ici un coup de gueule!
Que les choses soient claires : le soit disant "coaching" n'est rien de moins que le moyen de faire faire à l'artiste ce que le galeriste veut pouvoir vendre.

« Mais non ! C'est seulement que, quelques-fois, un conseil pour aller dans telle ou telle direction, ce n'est jamais mauvais à prendre. »
Foutaises ! Ce ne sont que des conseils pour maximiser la "production" de l'artiste, pour mieux presser le citron. Si vous considérez que votre artiste ne rencontre pas vos attentes, changez d'artiste.

« Quelque fois ce n'est que pour corriger une perspective, un choix de couleurs, une proportion... »
Si vous considérez que votre artiste ne maîtrise pas tout à fait son art, il est à se demander si votre façon de choisir vos artistes est la bonne.

« Et puis nous pouvons offrir un certain recul objectif à l'oeuvre d'un artiste, surtout un artiste émergeant! »
Foutaises encore ! Vous n'oseriez jamais faire cela avec un artiste établi. Le jeune artiste, trop heureux de pouvoir (enfin) entrer dans l'écurie d'une galerie, se pliera aux vues du galeriste, délaissant sa propre démarche. Malheureusement, une fois que le jus sera extrait, le galeriste considérera le jeune artiste moins intéressant et le mettra sur une tablette, le temps que sont contrat, souvent exclusif, pour un an ou plus, s'achève enfin.

« Après tout, c'est de bonne guerre, on est là pour vendre de l'art et que tout le monde puisse y trouver son compte! »
Foutaises toujours ! Question de bons comptes, les 50, 60, 70 % et plus, que bon nombre de galeries retiennent sur la vente d'une oeuvre sont largement abusifs, surtout s'il ne s'agit que de mettre les oeuvres en consigne.

Je reste convaincu qu'il existe des galeristes qui travaillent de concert avec l'artiste pour non pas les "coacher" mais bien établir un plan (de carrière?), à cours, moyen et peut-être long terme, afin de promouvoir le travail artistique de l'artiste et, ainsi, l'aider à s'épanouir, à s'exprimer pleinement dans la démarche artistique qu'il aura choisie par lui-même et qui fait justement son unicité.
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dimanche 13 avril 2008

Marie-Josèphe Vallée

Marie-Josèphe Vallée est une artiste complexe, si l'on en juge par son site internet. Mais la force de ses images est indéniable. Mixture savante de photo et de peinture, d'illustration et de réflexion intense sur ce qui l'entoure, elle nous décrit un aspect particulièrement émotif de l'architecture sur l'environnement urbain.

à voir :
www.mariejosephevallee.qc.ca

jeudi 10 avril 2008

Designer de vélo


entrevue publiée sur le blogue d'Opus

ENTREVUE

Alec est responsable du design et du style des vélos Opus et des accessoires Ora.

Q : En quelques mots, quel est votre parcours?

AS : Je suis né à Genève et j'ai étudié le design graphique aux Arts Décoratifs. Depuis toujours, je me suis intéressé au design d'objets et au design graphique. Ma formation m'a permis d'explorer plusieurs avenues professionnelles, telles que la publicité, où j'ai été graphiste, puis directeur artistique de quelques agences, à Genève et à Montréal, le dessin archéologique pour le département d'anthropologie de Genève, l'illustration, la peinture et le design pour divers projets.
Parmi eux, j'ai eu le plaisir d'être au commencement d'un projet extraordinaire : Omer, un sous-marin à propulsion humaine, qui détient, encore aujourd'hui, dans sa 6e version, le record mondial de vitesse sous l'eau.
Je suis entré chez OGC (distributeur de produits de cyclisme) en 94. En 2000, nous avons commencé le projet de vélos Opus.

Q : Qu’est-ce qui vous a amené à vous occuper du design et du style de la marque Opus?

AS : Je m'occupais déjà, chez OGC du développement de produit. Lorsque OGC a pris la décision de développer sa propre marque de vélo, ce fut alors le projet le plus excitant de ma carrière, car cela me donnait la possibilité d'enfin réaliser des véhicules qui seraient distribués à travers tout le pays.

Q : La marque Opus existe sur le marché depuis 2001. Quels sont vos projets pour la marque pour les années à venir?

AS : L'avenir se trouve, à mon sens, dans le vélo urbain, anciennement appelé hybride. Mais le terme d'hybride est réducteur et quelque peu péjoratif. Un hybride et la combinaison de deux choses. Autant dire qu'il n'est ni l'un ni l'autre complètement! Dans la désignation "Urbain" il y a une idée sous-jacente qui est le "tous les jours".
Le but est de développer un vélo pouvant le mieux répondre aux besoins de cette vie de tous les jours. Les préoccupations environnementales sont évidemment considérées. Quoi de mieux que de laisser sa voiture, ne pas polluer et se mettre en forme. Mais il y aussi le "coup de coeur". Ne nous le cachons pas, nous vivons dans un monde matérialiste. On aime les objets et on veut le plus beau. Si je peux arriver à faire aimer la pratique du cyclisme par le fait d'avoir un coup de coeur pour une belle mécanique, alors cela va me stimuler à dessiner le plus beau des vélos, le plus raffiné, correspondant aux goûts de son utilisateur, mais aussi, ayant les composants les plus intéressants, tout en respectant un budget parfaitement abordable. C'est un défi de taille. J'aime créer des machines de compétition, de véritables formules 1 cyclistes, mais l'exercice est relativement facilité du fait que bien des composants de pointe sont choisis pour ces vélos de course. Au final, le prix reflète les besoins du coureur.
Pour le cycliste de tous les jours, le budget est évidemment beaucoup plus serré. Mais il ne faut pas que la conception de sa machine en souffre. Alors il faut chercher et encore chercher les bons produits afin de créer un vélo au comportement routier parfait et à la fiabilité irréprochable.
C'est un défi qui me stimule beaucoup et qui me pousse à aller quelque fois au-delà des sentiers battus. Et si, en plus j'arrive à faire en sorte que ce vélo ait un style unique, alors je suis content de mon travail.
Ma récompense est de voir quelqu'un circuler sur un de nos vélos, sans effort, tout sourire et fier de sa monture.
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dimanche 6 avril 2008

L'après-match



L’expérience de la performance à la TOHU m’a marqué durant plusieurs jours. Je n’ai pas arrêté d’y penser, de l’analyser, d’échafauder de nouvelles possibilités.

Malgré toutes mes années de scène, en tant que musiciens, puis de chanteur, je ne me suis jamais senti autant à ma place. La symbiose avec le groupe de musiciens a été plus marquée et marquante que je ne l’avais imaginée. J’avais prévu une certaine interaction mais, sachant qu’il s’agissait d’une première, que nous ne nous connaissions pas sous cette forme, cela aurait été probablement bien, mais peut-être vécu chacun de son côté. Bien sûr j’espérais que mon fantasme se réalise pleinement, mais je n’en espérais pas trop pour ne pas être déçu si rien ne se passait, ou, au pire, si cela ne fonctionnait pas.
C’est pourquoi je plane sur un nuage depuis plusieurs jours. Il s’est passé des moments forts qui présument des capacités et des possibilités d’un tel échange.

Au dire même des musiciens, la prochaine fois, cela risque d’être très prenant! Et j’ai tellement hâte à cette prochaine fois.

Je rêve maintenant d’une expérience à grand déploiement, une création musico-picturale bien plus exaltée encore.
À l’aide d’écrans géants, de multiples caméras, dont une, minuscule, placée sur ma tempe, dans l’axe visuel exact, avec l’interaction de musiciens aguerris (ceux-là même qui ont cassé la glace avec moi à la TOHU), dans une enceinte post industrielle reconvertie, à l’exemple de la Fonderie Darling, on pourrait créer un œuvre multimédia, un véritable spectacle d’immersion artistique, une invitation au spectateur à plonger dans le processus même de la création.

Musiciens, vidéastes, monteurs, sonorisateurs, éclairagistes, toute une équipe pour cette expérience d’improvisation.
La base même de l’idée créatrice est « l’émanation mnémonique spontanée », c’est-à-dire la transcription non préméditée de la mémoire d’un lieu, de sa forme à son histoire.
Chaque spectacle serait directement influencé par ce lieu.
Bon, ok, je rêve, mais la performance de la TOHU n’était aussi qu’un rêve flou qui a trouvé son lieu et son temps.

Alors, appel à tous ceux qui seraient intéressés à m'aider à concrétiser un tel spectacle. (...ou quelque chose dans le genre!)

La création en art visuel, ou en art plastique est une discipline généralement solitaire. Rendre publique la phase de création a une dimension de partage. J'ai toujours senti que les gens étaient curieux de savoir comment cela se passe. De mettre ainsi en contexte le processus créatif permet de rejoindre encore plus intensément les gens et de leur offrir une fenêtre sur une dimension souvent impalpable, voire incomprise.
Nombre de personne qui sont venu me voir après la performance en me disant « Je ne savais pas comment tu travaillais », ou « Moi, l'art, j'y comprends pas grand-chose, je ne suis pas un connaisseur, mais maintenant je comprend pourquoi vous, les artistes, vous tripper autant à créer. C'est beau à voir et je regarde maintenant votre travail d'une autre manière », ou « De voir ça comme ça, ça me donne envie d'essayer ».
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vendredi 4 avril 2008

Jogues Rivard



Jogues Rivard

Ce photographe explore les lieux abandonnés, inconnus du regard du passant.
Il explore la mémoire et l'altération du temps sur les structures et les matériaux. Par ces observations, Rivard nous fait prendre conscience que l'oubli est le virus principal de nos sociétés modernes, technologiques et performantes (!). Ce souci de mémorisation, ou, tout du moins, le rappel d'une certaine mémoire me touche particulièrement car, elle fait écho à mon travail pictural récent, avec la série des usines.

À voir à la
Galerie Monopoli
Du 19 mars au 10 mai 2008 - mercredi au vendredi, 13 h à 18 h, samedi 13 h à 17 h
181 rue St-Antoine Ouest
514 868-6691

à voir aussi :
www.explorationurbaine.ca

mardi 1 avril 2008

L'émanation mnémonique spontanée

« C’est un travail sur la mémoire architecturale, non pas dans son sens de construction, ni d'esthétique, mais sur l'émanation mnémonique spontanée, résurgence de la mémoire profonde de l'histoire vécue ou ressentie d'un lieu et d'une époque. »

Je me rends compte maintenant que tout mon processus pictural est en train de se cristalliser sur la mémoire inconsciente, instinctive et spontanée, celle qu’on ne peut expliquer mais qui est là, sous-jacente à chaque mouvement, geste ou décision que l’on prend.

À l’instar de la mémoire des métaux, par exemple, je crois que le corps en son entier acquiert une mémoire des lieux et du temps qui transcendent même la qualification de mémoire.

En stimulant le réflexe, le geste spontané, et surtout en se « débranchant » non seulement des contrôles de forme, de justesse mais aussi des normes reçues ou établies, il devient alors possible de retranscrire des images sans même les concevoir. Seule cette mémoire interne pourra s’exprimer et faire surgir des images peut-être floues, mais qui laisseront à chacun un espace interprétatif libre, pouvant réagir selon sa propre émanation mnémonique spontanée.

C'est peut-être pour cela que je me balade entre l'abstraction et le figuratif...

C'est peut-être aussi pour cela que je peins les yeux mi-clos, comme me l'a fait remarquer quelqu'un lors d’une performance publique. Je ne regarde pas vraiment ce que je fais, je le perçois.