dimanche 6 avril 2008

L'après-match



L’expérience de la performance à la TOHU m’a marqué durant plusieurs jours. Je n’ai pas arrêté d’y penser, de l’analyser, d’échafauder de nouvelles possibilités.

Malgré toutes mes années de scène, en tant que musiciens, puis de chanteur, je ne me suis jamais senti autant à ma place. La symbiose avec le groupe de musiciens a été plus marquée et marquante que je ne l’avais imaginée. J’avais prévu une certaine interaction mais, sachant qu’il s’agissait d’une première, que nous ne nous connaissions pas sous cette forme, cela aurait été probablement bien, mais peut-être vécu chacun de son côté. Bien sûr j’espérais que mon fantasme se réalise pleinement, mais je n’en espérais pas trop pour ne pas être déçu si rien ne se passait, ou, au pire, si cela ne fonctionnait pas.
C’est pourquoi je plane sur un nuage depuis plusieurs jours. Il s’est passé des moments forts qui présument des capacités et des possibilités d’un tel échange.

Au dire même des musiciens, la prochaine fois, cela risque d’être très prenant! Et j’ai tellement hâte à cette prochaine fois.

Je rêve maintenant d’une expérience à grand déploiement, une création musico-picturale bien plus exaltée encore.
À l’aide d’écrans géants, de multiples caméras, dont une, minuscule, placée sur ma tempe, dans l’axe visuel exact, avec l’interaction de musiciens aguerris (ceux-là même qui ont cassé la glace avec moi à la TOHU), dans une enceinte post industrielle reconvertie, à l’exemple de la Fonderie Darling, on pourrait créer un œuvre multimédia, un véritable spectacle d’immersion artistique, une invitation au spectateur à plonger dans le processus même de la création.

Musiciens, vidéastes, monteurs, sonorisateurs, éclairagistes, toute une équipe pour cette expérience d’improvisation.
La base même de l’idée créatrice est « l’émanation mnémonique spontanée », c’est-à-dire la transcription non préméditée de la mémoire d’un lieu, de sa forme à son histoire.
Chaque spectacle serait directement influencé par ce lieu.
Bon, ok, je rêve, mais la performance de la TOHU n’était aussi qu’un rêve flou qui a trouvé son lieu et son temps.

Alors, appel à tous ceux qui seraient intéressés à m'aider à concrétiser un tel spectacle. (...ou quelque chose dans le genre!)

La création en art visuel, ou en art plastique est une discipline généralement solitaire. Rendre publique la phase de création a une dimension de partage. J'ai toujours senti que les gens étaient curieux de savoir comment cela se passe. De mettre ainsi en contexte le processus créatif permet de rejoindre encore plus intensément les gens et de leur offrir une fenêtre sur une dimension souvent impalpable, voire incomprise.
Nombre de personne qui sont venu me voir après la performance en me disant « Je ne savais pas comment tu travaillais », ou « Moi, l'art, j'y comprends pas grand-chose, je ne suis pas un connaisseur, mais maintenant je comprend pourquoi vous, les artistes, vous tripper autant à créer. C'est beau à voir et je regarde maintenant votre travail d'une autre manière », ou « De voir ça comme ça, ça me donne envie d'essayer ».
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