dimanche 6 mai 2007
Le paradoxe
Rythme Souterrain
acrylique sur toile - 2007 - 16" x 20" (40,6 cm x 50,8 cm)
série "Formes noires"
www.alec5.com
Le paradoxe
De la première forme noire tracée au pinceau large, je ressens déjà une structure. Celle d'un bâtiment? Probablement. Alors le geste s'emballe et les lignes fusent. Horizontales, verticales, qu'importe. Un ensemble précaire s'installe. Et cette envie de contrer la forme noire par de grandes plages de blanc cassé, souillé!
Je l'ai déjà raconté, mais cet instant où le clair rencontre l'obscure et que leurs franges s'influencent, est pour moi une des raisons de produire ces images. La perte de contrôle dans cette organisation si bien calculée. C'est le paradoxe du "laisser" aller par la maîtrise et l'expérience. Voilà la pierre angulaire, la clé de voûte de mon travail.
L'instinct, nourri de toutes ces années d'expérience, peut être lâché hors de sa cage de principes et de règles. La peur du faux pas n'existe plus car de toute façon, il y toujours la possibilité de recommencer. C'est plutôt la recherche de cet instant de grâce où je deviens l'observateur de mes gestes.
Comme les doigts du pianiste qui virevoltent sur le clavier, on peut se demander si le pianiste pense réellement à toutes les notes. Je ne le crois pas. Arriver à un certain niveau, l'instinct, bien au-delà de la conscience, prend le contrôle des gestes et le cerveau ne voit alors que des ensembles ou pire, des fragments de ce qui se passe.
Le paradoxe donc est l'abandon de tout contrôle par une maîtrise implacable!
C'est cette recherche paradoxale qui me motive à peindre sans cesse, car, même si j'avais la chance d'atteindre ce stade, il s'agirait de quelques instants çà et là. Arriver à ce que cela soit une constante est, pour moi, encore de l'ordre du fantasme.
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