mercredi 25 février 2009

Beats on canvas



Samedi 28 février 21h
BEATS ON CANVAS
Électro-world-classique / inspiration de peintures contemporaines

www.myspace.com/beatsoncanvas
Entrée 5$
Bistro In Vivo
4731, rue Ste-Catherine Est
514 223-8116
www.bistroinvivo.coop / www.myspace.com/lebistroinvivo

jeudi 19 février 2009

La blogosphère urbaine



Le nouveau blogue Urbanista me prend du temps. En fait, toute la recherche sur le vélo urbain me prend du temps. Il se passe quelque chose dans ce domaine. Là où je pensais qu'il n'y avait que cyclisme, je me rends compte que je peux réaliser ce que j'ai toujours voulu faire : allier art et design de vélo.
Mes premiers essais sur des cadres de vélo de montagne ont donné de bons résultats, mais je ne pense pas que ces transfert de mes toiles sur cadre s'adressaient vraiment à des "mountain riders".
Je tente maintenant de créer des oeuvres directement sur des cadres de vélo de route en carbone, haut de gamme, s'adressant à des amateurs de la petite reine et amateurs d'art.

Le milieu du vélo urbain n'est pas cycliste à proprement parler, il est culturel. Prendre un vélo en ville est une culture, la culture de la simplicité et de la commodité. Jeunes, moins jeunes, gens d'affaire, artistes...
Avec les vélos Urbanista et le blogue Urbanista, j'essaie de rallier les deux mondes en une communauté de cycliste urbain un peu différente. Je propose aux détenteurs de vélo Urbanista et vélo urbain d'Opus de participer au blogue en tant qu'auteur. Je voudrais que l'on puisse parler de vélo, évidemment, mais aussi de culture, de peintres, de photographes, d'artistes en tout genre, aillant rapport avec le vélo de près ou de loin. Enfin de compte, parler de culture urbaine et de vélo sans pour autant parler de cyclisme. L'autre blogue d'Opus s'en charge très bien.
Je m'aperçois que la blogosphère urbaine est un univers très vaste et bouillonnant.
Pour l'instant, ce blogue est une mise en chantier pour se préparer à la saison printanière et estivale. On verra bien ce que cela donnera.
Et en attandant, je travail sur les vélos Urbanista 2010...

www.opusurbanista.blogspot.com

mardi 10 février 2009

Scènes de galerie - J'adore ce que vous faites

— J'adore ce que vous faites!
— Merci. Je suis très fier de cette exposition.
— C'est remarquable. Je sens chez vous une âme nouvelle et tellement intrigante. C'est une véritable révélation. Vos oeuvres me touchent, elles me parlent. Écoutez, c'est très simple, je vais faire mon choix et vous en prendre une!
— Wow, super, merci beaucoup!
— Comment n'ai-je jamais entendu parler de vous?
— C'est ma première expo.
— Ah? Ah bon... Vous n'êtes pas... connu?
— Pas encore ha, ha!
— Ah bon?... Oh, des connaissances, plus loin. Je vous laisse. Bonne chance!

***
— J'adore ce que vous faites!
— Merci, mais ce n'est pas de moi.
— Du plagiat?
— Non, non, je ne suis pas l'artiste.
— Usurpateur?
— Non, non, je ne suis pas celui qui expose ici.
— Ah, je vois : "ceci n'est pas une expo". Dada?
— Comment?

***
— J'adore ce que vous faites!
— Moi aussi!


Scènes de galerie - Avez-vous vu sa dernière expo?
Scènes de galerie - Je peux vous aider?
Scènes de galerie - Vous connaissez l'artiste?

mardi 3 février 2009

Explorer les intérieurs


La grande verrière
acrylique sur toile - 2008 -
36" x 48" (91,4 cm x 121,9 cm)
série "Usines" www.alec5.com


Explorer les intérieurs


Pour une raison que je n'arrive pas encore à cerner totalement, l'exploration des intérieurs d'usines me semble beaucoup plus anecdotique, au point de vue de l'image que le reste de la série des "usines". J'avoue qu'il y a eu un certain refus de ma part de voir arriver ce genre d'images. Cette toile, "La grande verrière" entre autres, allait être recyclée, comme beaucoup d'autres, n'eut été d'une remarque favorable qui me l'a fit voir sous un autre jour (un contre-jour en l'occurrence!). Je ne sais pas encore si elle préfigure une série, mais pour l'instant, j'aurais tendance à la mettre plutôt "hors série".

Il y a aussi le jeu de la perspective auquel, jusqu'à maintenant, je m'étais en quelque sorte interdit l'accès.
Bon, va savoir...

J'avoue aussi que cet hiver est étrange. Il y a des remous, des questionnements. Il y a des essais, des incursions dans des territoires différents. Je ne montre rien pour l'instant de ces errances car il me semble que ce sont effectivement des errances. Elles ne m'apportent rien, de prime abord, que la confirmation de ma ligne passée et actuelle, "l'émanation mnémonique spontanée".
Elles confirment aussi ma manière de peindre. Sec, frotté, usé, salit. J'ai beau essayer d'autres manières, rien n'y fait, je retombe sur mes pattes. C'est comme un chemin maintes et maintes fois emprunté : on ne se soucie plus de sa géographie, de sa topologie ou de son orientation, on a alors plus peur de s'y perdre, on ne s'y perdra pas. On peut alors regarder d'autres choses que les repères d'orientation. On se met à voir ce qu'il y a vraiment. On y fait des découvertes.

Je suis admiratif de cette manière de peintre d'autres artistes, cette façon généreuse, grasse, humide, franche d'appliquer de la peinture.
Récemment, le travail de Taliah Lempert m'a fait réfléchir. Le travail d'autres artistes aussi. J'ai eu envie d'écraser un pinceau lourdement chargé de peinture. J'ai essayé, fait quelques toiles... Mais ce n'est pas moi. Je me mets alors à penser technique. Cela va à l'encontre de toute ma démarche de peintre : de délaisser la technique au profit de la spontanéité du geste. Ce n'est pas de "faire des images" que de "faire surgir des images" qui m'intéresse.

Ok! J'essayerais toujours quelques égarements picturaux, histoire de comprendre, mais, au pire, je recyclerai!

mercredi 28 janvier 2009

Taliah Lempert




Comme dans de nombreuses villes du monde, la culture vélocipédique se transforme quelque fois en art et artistes et s'expose soit en galerie, soit en studio. New York n'y fait évidemment pas exception.

Taliah Lempert est une jeune artiste prolifique et extrêmement bien organisée, qui a élu domicile dans la ville phare, au troisième étage d'un loft, au pied du pont Williamsburg, à Brooklyn. Lorsqu'on y entre on sent immédiatement l'effervescence créative de l'artiste. Les murs sont couverts d'estampes, de peinture et de dessins.
Si l'admiration pour la petite reine ressemble peut-être à de l'obsession, il en résulte un travail en profondeur d'où jaillissent de nombreuses façons de traiter ce thème unique.

Pour avoir été elle-même cycliste sur piste et avoir fait de la compétition, Taliah Lempert, peut se targuer de connaître le vélo de fond en comble. C'est probablement pour cela qu'elle ne sombre jamais dans le kitsch ou la facilité. Ces peintures sont justes et senties.

Elle travail aussi sur commande. Des cyclistes apportent leur vélo afin de les faire poser. Il lui arrive même de recevoir des cartons de vélo de client à l'autre bout du pays. Elle les assemble et en tire le portrait.

Taliah adore New York. Le bouillonnement artistique de cette ville, ainsi que la cultuelle cycliste qu'on y retrouve sont pour elle une grande source d'inspiration. Elle vit dans cette mégalopole, elle n'a jamais eu de voiture et ne vit que par ces vélos!

Allez découvrir son travail sur : www.bicyclepaintings.com
taliah@bicyclepaintings.com

jeudi 22 janvier 2009

Urbanista - Le blogue


www.opusurbanista.blogspot.com

Ce blogue s'adresse aux amateurs de vélo urbain, d'art et de culture.
Il veut être le reflet d'une certaine façon de penser et de vivre. Les heureux propriétaires de vélo Opus, de la série "Urbanista", tel que le Classico, le Cervin, mais aussi les autres vélos urbains de la gamme Opus, tel que le Capriccio, l'Orpheo, l'Adagio, le Belladonna, le Mondano et l'Urbano, sont invités à participer à ce blogue, à titre d'auteurs, en échangeant leurs idées, leurs impressions, leurs réflexions sur la vie urbaine associée au vélo, aux arts et à la culture.

C'est aussi une tentative de créer une communauté de cyclistes "Urbanista" et amateurs de culture. On verra bien ce que cet hybride donnera ce printemps, alors que plus en plus de gens rouleront en vélos "Urbanista"...

À suivre!

dimanche 18 janvier 2009

Scènes de galerie - Je peux vous aider?

« Dois-je regarder ou voir? Qu'est-ce que je vois? Qu'est-ce que je regarde? Qu'est-ce que c'est? Est-ce bien? Est-ce beau? Devrais-je aimer? »
— Je peux vous aider?...
— Non, je regarde.
— Ah! Je vois!
« Il voit lui?»

***
— Je peux vous aider?...
— Non, je regarde. En fait, oui. Combien de temps ça lui a pris pour peindre ça?
— Monsieur, le temps est relatif. On ne mesure pas une oeuvre au temps passé dessus. C'est l'expérience qui compte.
— Ah, c'est comme l'éléphant que j'ai vu l'autre jour à la télé. Il a peint un tableau en cinq minutes avec sa trompe. Pensez-vous que c'est de l'expérience?

***
— Je peux vous aider?...
— Non, je regarde.
— Ah! Je vois!
— Moi aussi.
— Comment?
— Je dis : moi aussi.
— ... Je comprends.
— Ah, vous comprenez, vous?
— Comprendre quoi?
— C'est bien ce que je me disais.


Scènes de galerie - Avez-vous vu sa dernière expo?
Scènes de galerie - J'adore ce que vous faites
Scènes de galerie - Vous connaissez l'artiste?

vendredi 16 janvier 2009

Thierry Vernet, Floristella Stephani

Expositions - événements : agenda

Détail du programme des expositions et événements >

vendredi 9 janvier 2009

Pubs de printemps

Voici deux annonces pour le "Classico" d'Opus, de la série "Urbanista", à paraître dans le magazine VéloMag.


Arrière de couverture du guide d'achat - VéloMag, printemps 09
Design de vélo et Graphisme : Alec - Photo : Marc Dussault

Annonce pleine page - VéloMag, printemps 09
Design de vélo et Graphisme : Alec - Photo : Marc Dussault

dimanche 4 janvier 2009

Scènes de galerie - Vous connaissez l'artiste?

— Vous connaissez l'artiste?
— Non.
— Vous devriez!
— Vous pensez?
— Absolument!
« Connaitre un gars visiblement aussi torturé? Non merci! »
— Vous le connaissez, vous?
— ...Évidemment!
— Alors c'est quoi ça?
— Ça, monsieur, c'est l'évocation magnifique et onirique du cheval de Troie.
Silence.
— Ah! Effectivement, vous devez bien le connaître. J'aurais juré voir un tracteur.

***
— Vous connaissez l'artiste?
— Non, et vous?
— Non plus.
— C'est bien hein?
— Vous me posez la question?
— Heu... Oui!
— Vous ne semblez pas sûr.
— Non, mais c'est bien.
— Non, mais c'est bien ou oui mais c'est nul?
— Non, non, c'est bien.
— Mais vous ne connaissez pas l'artiste.
— Oui, non, mais c'est quand même bien.
— Oui, non... Il faudrait savoir.
— Vous le savez, vous?
— Oui, mais je ne me prononcerais pas.
— Vous ne semblez pas sûr à votre tour.
— Parce que je ne connais pas l'artiste.
— Il est vrai qu'un gars qui peint un tableau entièrement en blanc sur une toile blanche, il vaut mieux le connaître pour savoir s'il est sincère ou pas!

***
— Vous connaissez l'artiste?
— Non.
— Vous devriez!
— Vous pensez?
— Ah oui, vraiment!
— Mais... je le vois.
— Vous voyez son travail!
— Oui, mais son travail émane de lui, donc...
— ...Il est de lui.
— ...


Scènes de galerie - Avez-vous vu sa dernière expo?
Scènes de galerie - J'adore ce que vous faites
Scènes de galerie - Je peux vous aider?

jeudi 1 janvier 2009

Peindre pour voir le monde



Exposition
Peindre pour voir le monde
ou «la raison du tableau est toujours la meilleure»

Bibliothèque des Eaux-vives
du mercredi 28 janvier au jeudi 30 avril 2009
www.ville-ge.ch/bmu
2, rue Sillem
- Genève - Tél. + 41 22 786 93 00

Vernissage le mercredi 28 janvier 2009, dès 18h.

L'exposition, réalisée par Francis Renevey (l'Atelier Nomade), retrace le parcours de Floristella Stephani et Thierry Vernet au gré de leurs peintures, écrits, notes, rencontres et voyages. Elle propose une réflexion sur le métier de peintre avec ses joies et ses exigences. Cette exigence vis-à-vis de soi et des autres transparaît dans leurs oeuvres, souvent contemplatives,véhiculant à la fois la sérénité et l'effroi du monde.

_________________________________________

Exposition
De l'usage du dessin à «l'Usage du Monde».

Pinacothèque des Eaux-Vives
du 14 janvier au 15 février 2009.
www.pinacotheque.ch
7, rue Montchoisy - Genève - Arcade au chemin Neuf - Tél. + 41 22 735 66 75

Vernissage le mercredi 14 janvier à 18h en présence de Mme Eliane Bouvier.

De l'usage du dessin à «l'Usage du Monde».
En constante observation des êtres et paysages rencontrés, Thierry Vernet s'est toujours senti «en voyage».

La Pinacothèque offre la possibilité exceptionnelle de voir pour la toute première fois les impressions des dessins de cette aventure qui donnera à la fois «L‘Usage du Monde», livre écrit par Nicolas Bouvier et illustré par Thierry Vernet et «Peindre, écrire, chemin faisant», lettres de Thierry Vernet à sa famille. Belgrade, Kaboul, Tabriz, Téhéran et jusqu'à Colombo, partout Thierry dessine, s'émerveille, apprend, travaille, prépare des expositions qui contribuent financièrement à les pousser plus loin.

  • Nicolas Bouvier «L'Usage du Monde» , dessins de Thierry Vernet, Payot 1992

  • Thierry Vernet «Peindre, écrire, chemin faisant» L'Age d'Homme, Genève 2006

Brunch de clôture à la pinacothèque : dimanche 15 février 2009 dès 11h.

jeudi 18 décembre 2008

Et c'est reparti!



Et c'est reparti!

Et c'est reparti! À croire que c'est la neige qui est mon carburant. Non, rien à voir. Pure coïncidence. Mais quand même, pourquoi l'hiver et pas l'été? Casanier? Oui, sûrement. Cocooning artistique? Probablement. En tout cas une chose est sûr, durant la saison hivernale je peins, je peins beaucoup. Une chance que je ne peins pas durant toute l'année à ce rythme. Il me faudrait alors un entrepôt pour mes toiles. Déjà que ça déborde dans mon atelier!

Ah, quel plaisir de retrouver mes pinceaux rouillés, encore plus rouillés qu'au printemps. Scandaleux, diraient certains. Je sais, je sais, mais c'est comme cela que je les aime : échevelés, usés, tordus.
Les pinceaux neufs donnent des traits propres et nets, trop propre et trop net pour ce que je fais. Loin d'être un handicap, leurs déformations obligent le mouvement à se soumettre à leur passé torturé. C'est même des fois une bataille qui se livre sur la toile, entre ce que je voudrais faire et qu'ils m'obligent à ne pas faire. Ainsi, la perte de contrôle due à leur état crée une image encore plus naturelle et spontanée à mes yeux.

Je me surprends à retrouver mes thèmes exactement là où je les avais laissés. Je pensais faire un pas en arrière, comme à chaque reprise annuelle. Mais non, au contraire, j'ai encore plus l'impression de ne pas avoir arrêté cet été. Et tant mieux! Bon, ok, j'ai fait quelques incartades, quelques essais sur des voies différentes. Il arrive des fois que j'ai des images qui surgissent dans ma tête, des idées à tester et, par jeu, je me commets dans un ailleurs qui, pour la plupart du temps, ne mène nulle part. À classer dans les hors-séries! Ou à recycler au plus vite, car je ne vous pas que quelqu'un voit ces toiles.

Bon, je poursuis donc mon voyage dans l'émanation mnémonique spontanée et dans les images d'usines. Pourquoi ne pas entrer? Entrer dans ces usines? Les architectures intérieures me fascinent. Ces énormes structures silencieuses d'où émanent les vibrations d'une histoire oubliées. Ces claires-obscures qui, de leur camaïeu d'ocre et de terre, ou de bleus acier et autres anthracites, lèchent lentement les sols et les murs, dans un mouvement imperceptiblement rythmé par le déplacement de l'astre. Ces lumières blafardes ou éclatantes que peuvent déverser les impressionnant vitraux fendus et opaques, halos rectilignes où viennent s'accrocher, en une apesanteur hors du temps, les poussières oxydées de vies révolues.
Mais sitôt que j'essaie de retranscrire ces structures, la perspective s'en mêle, et je n'ai pas encore décidé si une toile, une de mes toiles, pouvait accepter la perspective. Je ne sais pas pourquoi, mais à la moindre ligne de fuite, j'ai l'impression de tomber dans l'anecdotique, dans le figuratif qui empêcherait une lecture libre de l'image. Je ne dis pas que le figuratisme est un métablocant à l'imagination, mais... En tout cas dans mes toiles, je crains que ce soit le cas. Il faut, à mes yeux, que cela reste de la peinture et non pas de la reproduction. Là j'entends déjà des voix s'élever, à la défense du figuratisme. Non, il ne faut pas croire, je n'ai rien contre, mais pas dans ma peinture.

Pourquoi fuir la perspective? (Oh le jeu de concept!). Peut-être est-ce une façon de me détacher de ma formation académique. À cette époque, la perspective était mon jeu favori. Encore aujourd'hui, expliquer quelque chose de façon visuelle, j'ai tendance à faire un croquis en trois dimensions.

Bon, ayant repris ma démarche là où je l'avais laissé, je crois bien que cette saison sera... évolutive.
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mercredi 3 décembre 2008

Pubs


Pleine page - VéloMag, novembre 08
Design de vélo et graphisme : Alec - Photo : Marc Dussault


Guide "Coups de pédale autour de Montréal"- VéloMag, décembre 08
Pour la boutique ABC
Design de vélo et graphisme : Alec - Photo : Marc Dussault


Guide "Voies cyclables au Québec"- VéloMag, décembre 08
Pour la boutique ABC
Design de vélo et graphisme : Alec - Photo : Marc Dussault

dimanche 16 novembre 2008

Design ou stylisme ?


Opus Crescendo 09
photo : Marc Dussault


De retour après quelques semaines de relâche, à la suite d’une période extrêmement active sur le plan du design de vélo, je me surprends à mettre en réflexion le statu même du designer que je suis. En fait, à force d’orienter ma fonction vers la créativité pure, délaissant le plus de contraintes possible afin de garder une certaine spontanéité, je me suis posé la question à savoir si j’étais un designer ou un styliste.

Il y a le designer industriel, cartésien, qui effectue les calcules et les plans (autocad ou autre), choses que j’ai faites par le passé, me torturant les méninges sous des couches (layers) de dessins techniques, afin de valider toutes les recettes de géométries dans toutes les tailles de vélo.
Puis j’ai laissé à d’autres le soin de conjuguer d’autres tailles selon les recettes que nous avons établies.
Alors, j’ai pu encore plus me concentrer sur l’esthétique même du vélo.
Depuis, j’ai tellement abandonné les détails techniques (ils sont régis la plupart du temps par des normes ou par la tradition du milieu cycliste) que j’en suis rendu à ne faire que des croquis et des rendus des futurs vélos.

Dès lors, suis-je toujours un designer ou suis-je devenu un styliste ? Suis-je à l’aise avec le statu de styliste ? Le styliste est-il un designer esthétique ? Un styliste est-il considéré comme un sous-designer ou a-t-il son statu à part entière ?
Je n’ai pas la réponse, mais j’aime bien le terme de styliste. Donner du style aux choses, n’est-ce pas là une sorte de pouvoir enivrant ?

Plus j’avance dans ma vie, plus j’ai besoin de trouver des terrains de jeu où la création peut s’exprimer pleinement. La peinture était, jusqu’à présent, le domaine le plus satisfaisant de création, car exempte de contraintes. Arriverais-je à en faire de même pour le métier qui me fait vivre ?
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dimanche 12 octobre 2008

Parlons design


Opus Cervin 09
(agrandir l'image)
photo : Marc Dussault

Parlons design

LE BON VÉLO

Utopie ou fantasme absolu, mais un de mes buts, sinon le principal, en termes de design de vélo, est de créer LE BON VÉLO.
Nous vivons dans un monde où chaque objet a une fonction, une classification, une désignation. Et le monde du cyclisme n'y échappe pas, vraiment pas. Il y a autant de sortes de vélos que de sortes de cycliste. Vélo de route, de compétition, de tourisme, de ville, de plage, hybride confort, hybride performance, vélo de montagne, de cyclocross, de cyclosport, de "freeride", de "dirt jump", de "all-moutain", de "down hill", de piste, de triathlon, de "cross-country", etc. La liste ne semble pas en finir.
Mais quel est le vélo qui s'adresse au quidam, à la personne qui n'a aucune connaissance du sujet, celui-là même qui se dit un jour : j'ai besoin d'un bon vélo. Point.

Dans un magasin de vélo, le vendeur, s'il est consciencieux, servira au quidam un véritable questionnaire afin de déterminer exactement quel type de vélo cette personne à besoin. Mais voilà, cette dernière ne cherchait qu'un bon vélo. BON était le seul qualificatif qui correspondait à son besoin. C'était avant tout d'un VÉLO qu'il s'agissait.

Certes un vélo ne peut pas tout faire, bien sûr. L'hybride fût alors inventé afin de répondre à un certain besoin. Mais l'hybride, de mon point de vue, est une aberration. Mi-vélo de montage, mi-vélo de route, il n'est bon ni pour l'un ni pour l'autre. En générale utilisé en ville, il est "overdesign", donc trop lourd, flanqué souvent de gros pneus, voire même à crampon. On ne peut définitivement pas parler ici de BON vélo.

Qu'est-ce alors qu'un BON VÉLO? En vérité, je ne le sais pas encore. C'est le but de ma recherche. Ce que je crois est que ce dernier doit avoir des qualités fonctionnelles et émotionnelles. Les qualités fonctionnelles peuvent être contrôlées. Le choix de bons composants, de bons matériaux est une première étape. Bien sûr, la contrainte budgétaire est tout un défi. il doit être abordable. Mais pas trop! Pas trop? Oui, pour ne pas être de qualité inférieure, mais aussi parce que dans notre monde matérialiste, si un objet est bon marché, il n'aura pas de valeur et donc on ne le respectera pas. Et l'entretien d'un vélo est un gage de sa durée de vie et donc de sa durée d'utilisation. Donc cela me donne une petite marge de manoeuvre créative.
Qualités émotionnelles? Oui car si on est séduit par la machine, on aura alors beaucoup plus facilement l'envie de l'utiliser et, encore fois de l'entretenir comme il le faut.
Mon but avoué ici est de pousser l'utilisateur à choisir son vélo à la place de sa voiture. Une autre utopie? En Amérique du Nord... Peut-être.

Alors je crois avoir fait un pas dans la bonne direction. Ce n'est peut-être pas encore LE BON VÉLO, mais à voir les réactions que suscitent ce vélo, cela m'encouragent.
Dès sa sortie, le CERVIN a généré beaucoup d'intérêt et, ce qui me rempli de joie, par toutes sortes de personnes, dans divers groupes d'âge et dans divers milieux.

Opus Cervin 2009, disponible dès décembre 2008
www.opusbike.com

mercredi 1 octobre 2008

Fin de saison, début d'une autre



Fin de saison, début d'une autre

Enfin la fin de ma période la plus occupée de l'année : finalisation et présentation de la gamme 2009 des vélos Opus. Ce qui veux dire "sales meeting", salons à Montréal et à Las Vegas, catalogues, annonces magazines, site internet et autres éléments de promotion. Une véritable course contre la montre afin de respecter les échéances fixées par défaut par une industrie en pleine effervescence.
Bon, nous ne présentons pas de vélo à Las Vegas, mais assistons à l'un des plus gros salons du vélo. En termes de surface, c'est à peu près 3 à 4 fois le salon de l'auto de Montréal. Ce salon est précédé de deux jours d'essais dans le désert, non loin de Vegas. Essais routiers et essais en montagne. Cela nous permet de tester les vélos de la concurrence et de pouvoir évaluer, en quelque sorte, la qualité des nôtres. "Pas pire" ! Même qu'il y a de quoi se féliciter. On peut être très fier de nos vélos!

C'est une période de l'année où les idées fusent, jaillissent pour l'année suivante, c'est-à-dire 2010. De plus en plus le vélo urbain m'intéresse. J'ai aussi envie (peut-être même besoin) d'entremêler ma peinture avec le design de vélo. En fait, d'aller bien au-delà de notre exercice de style annuel qu'est le Maadh. Ce dernier remporte un fier succès et se vend très bien. Je compte maintenant explorer la voie des pièces uniques et, pour ce faire, exploiter le marché très haut de gamme de route. Et comme le secteur urbain est en explosion, dû au fait que la crise énergétique stimule les gens à s'intéresser au transport à propulsion humaine, il y a de vastes possibilités de développer des accessoires de cyclisme urbain très intéressant. À voir !

Et dans tout cela, je n'ai pas peint. Mais ma peinture est présente dans tout ce que je crée. L'hiver approche et je sais, par expérience, que je suis créatif, artistiquement, en saison froide !
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mardi 30 septembre 2008

Coupures



On en parle partout et on s'indigne des coupures du gouvernement fédéral Conservateur dans les programmes de subvention du domaine culturel. On en parle partout et on veut supporter les artistes, comédiens, metteurs en scène, sculpteurs, cinéastes, et autres. On en parle partout et on souligne le fait qu'il est important de préserver et stimuler notre culture, qu'il est important que des oeuvres d'art puissent voir le jour, que des artistes puissent s'exprimer. On en parle partout et on parle de toiles, de sculptures, de romans, de films, de pièces de théâtre. C'est bien.

Mais nulle part ai-je entendu qu'au-delà du constat matériel d'une oeuvre artistique, l'art est avant tout un moyen de penser, de réfléchir, de se questionner, d'évoluer, d'apprendre, de comprendre, de partager. Au-delà du fait que l'industrie artistique représente près de 7% du PIB, qu'elle emploi plusieurs millions de personnes, que pour 1 dollar investi, il en génère 11, personne ne parle qu'un peuple, s'il n'est pas nourri par l'art, d'une manière ou d'une autre, se meure intellectuellement et de façon certaine.

L'art et l'éducation sont le fondement d'une société en santé, physiquement, intellectuellement et financièrement.
Mon vote ne sera plus un vote pour le "moins pire" parti lorsque l'un d'entre eux aura mis en priorité ces deux bases que je crois essentielles et dont tout le reste découle.
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dimanche 28 septembre 2008

8 expositions et 1 film



UNE SAISON AVEC
FLORISTELLA STEPHANI
ET THIERRY VERNET

8 EXPOSITIONS ET 1 FILM
DU 28 NOVEMBRE 2OO8
AU 3O JUIN 2OO9
Toutes les informations sur le site
http://thierry-vernet.org

jeudi 25 septembre 2008

Thierry Vernet et Floristella Stephani



Le site des peintres Thierry Vernet et Floristella Stephani existe enfin. Les oeuvres de ces deux peintres vont enfin pouvoir rencontrer un large public.

http://thierry-vernet.org/

illustrateur Thierry Vernet (1927-1993) est un peintre et illustrateur genevois établi à Paris, compagnon de route de Nicolas Bouvier.

«Le grand péril que courent les peintres vieillissants est d'échanger leurs sensations contre leurs idées.

Buvant un café ce matin à la terrasse de la Vielleuse, je réalisais combien la faculté de se livrer à une totale sensorialité contribuait au bonheur d'exister. La matité du journal que je lisais, le lisse-droit de la table de marbre, les variations thermiques, entre "le fond de l'air", la chaleur du café, la température intermédiaire du sucre que j'y trempais, l'odeur du café, celle des arbres mouillés ce matin, l'asphalte arrosé à la fois noir-brillant et odorant-frais. Après le poli de la poignée de la porte du métro, l'odeur composite des voyageurs jointe aux couleurs variées de leurs costumes, la remontée de la température, tous ces éléments dont je suis conscient, que je goûte, provoquent une heureuse ébriété. Je pourrais les énumérer sans fin.

Il va sans dire que toutes ces harmoniques sensorielles tournoient et enrichissent l'acte central de prise de possession du monde, qui est, pour un peintre, de le regarder. Pas de le voir mais de le regarder attentivement. Je ne pense pas que, par exemple, le lion dans sa savane ou le condor sur sa montagne soient de grands dépressifs. Parce que sous leur lourde paupière à demi soulevée on apercevrait la lentille brûlante de leur objectif grand-angle à quoi rien n'échappe, qui leur assure leur présence dans la présence du monde, leur densité, leur unité.

Les peintres jouissent d'un bien grand bonheur d'avoir pour vocation de regarder le monde. Et pourtant c'est offert à chacun. Il suffit de s'y mettre. Non pour réaliser de jolis tableaux et dessins à mettre sous verre dans la salle à manger, mais simplement pour augmenter de façon considérable le bonheur d'être né. Rien n'y aide plus que le dessin, ou le regard en vue du dessin. Cela demande de l'attention, mais guère de temps, ça peut se faire partout. Dessiner c'est braver les rapports qui existent entre les choses. Il s'établit alors une relation entre les choses et l'observateur qui, du coup, sort de lui-même. Tolstoï écrivait que "la psychose est le paroxysme de l'égoïsme". On comprend ce qu'il voulait dire par là, dans ce langage qui sent sa longitude. Le dessin n'est pas, ou pas seulement, un acte d'appropriation, mais surtout un acte d'adhésion, de reconnaissance de l'extérieur à soi-même. Je reconnais, dans la maladie, le danger d'enlever ses lunettes, d'adhérer au flou reposant, de perdre le monde.

Mais alors je regarde : la distance entre la cafetière et le sucrier. Combien de fois le sucrier rentrerait dans cette distance. Je regarde cette dame en veste rouge sur fond d'immeuble gris. L'autobus passe derrière elle : rapport nouveau du rouge et du vert, puis un véhicule de la poste jaune citron. Nouveau rapport de couleur. Cette dame se demande ce que je regarde, je change de sujet d'observation de crainte de me faire gifler. A regret parce que je n'avais pas épuisé cette mine. Pas encore observé l'aplomb du géranium sur la fenêtre d'au-dessus. Car le plaisir naît de l'observation des aplombs et des niveaux. Quand l'apprenti renâcle à l'usage du niveau et du fil à plomb que lui conseille son maître, il ne sait ce dont il se prive ! A quoi il faut ajouter le bonheur de la sélection des couleurs : s'exercer à ne voir que ce qui est rouge, ou bleu, ou jaune, etc... Vraiment pas de quoi s'ennuyer à une terrasse de bistrot (ni dans un lit d'hôpital). Regarder est un jeu hautement amusant, du plus utile, indispensable à qui ressent la nécessité de s'accrocher à la rambarde sur le pont du navire en perdition sur lequel nous sommes embarqués.»

Thierry Vernet - Paris, septembre 1993

Thierry Vernet: "Peindre, écrire, Chemin faisant" (correspondance envoyée au jour le jour à sa famille pendant son voyage avec Nicolas Bouvier en 1953-54, de la Yougoslavie à l'Afghanistan dans leur petite Fiat Topolino), illustré par Thierry Vernet, précédé de "Transcender le présent", par Richard Aeschlimann, et "Voyager en peignant" par Nicolas Bouvier. 710 pages. Editions L'Age d'homme, Lausanne, 2006

  • Dans la vapeur blanche du soleil : les photographies de Nicolas Bouvier ; Nicolas Bouvier; Thierry Vernet; Pierre Starobinski; Éditeur : Genève : Zoe, 1999. (OCLC 42629321)
  • L'Usage du monde : récit ; Nicolas Bouvier; Thierry Vernet; Paris : Editions La Découverte, 1985. (OCLC 14172915)
  • Corymbe. ; Hilaire Theurillat; Thierry Vernet; Genève, P. Cailler, 1952. (OCLC 40745104)
  • Douze gravures de Thierry Vernet ; Thierry Vernet; Nicolas Bouvier; Genève : [chez les auteurs], 1951. (OCLC 81047530)
  • Thierry Vernet peintre ; Jan Laurens Siesling ; Paris : Somogy; Chexbres : Galerie Plexus, 2006. (OCLC 85829860)
  • Thierry Vernet : une visite d'atelier ; Jan Laurens Siesling; Thierry Vernet; Galerie Plexus (Chexbres); Chexbres : Maison des arts Plexus, [2000] (OCLC 82767582)

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