mercredi 5 septembre 2007

C'est en forgeant qu'on devient forgeron



C'est en forgeant qu'on devient forgeron

En lisant l'excellent texte de Foglia La maman de Marius (01.09.07), où une mère s'indigne, à très juste raison, des fautes de français de l'institutrice et, se plaignant au directeur, celui-ci lui répond que de toute façon, cette institutrice a une excellente formation pédagogique, cela fait bien réaliser que l'académisme ne remplace pas l'apprentissage, que le contenant ne valide pas le contenu, que l'étude n'égalera jamais l'expérience.

Je veux dire par là qu'il y a une foule de personne qui se targuent de connaître à font l'orthographe, par exemple, et ses nombreuses règles contradictoires, sans pouvoir, pour autant, écrire la moindre ligne de leur propre chef, sclérosées par l'angoisse de la faute, qu'il y des musiciens classiques qui savent lire la musique comme on lit un livre, mais qui sont incapable d'improviser, privés de leurs partitions, qu'il a des infographes qui connaissent leurs programmes informatiques sur le bout des doigts, mais qui ne sont pas foutu de dessiner le moindre petit bonhomme.

Faut-il savoir dessiner pour être un artiste visuel? Certains me diront que non. Et ils auront peut-être bien raison. Regardez les artistes conceptuels : ce sont souvent des gens qui ne savent même pas dessiner. Mais un architecte, encore par exemple, qui ne sait pas dessiner (et ça existe!), je trouve cela très inquiétant! Il est évidemment très important, dans ce cas, de savoir parfaitement bien calculer, mais une forme disgracieuse est souvent une forme déséquilibrée, et donc instable! Alors que vaut une somme considérable de chiffres si le résultat ne tient pas le regard?

Dans chaque domaine, il y a une somme d'expériences qu'il est incontournable d'acquérir. Et cette expérience n'est évidemment pas dans les livres, ni dans les cours, mais bien sur le terrain. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron", cette expression dit tout.

Alors, lorsqu'on est rendu au point de vouloir enseigner, c'est d'une transmission de savoir et d'expérience dont il est question, pas seulement d'une bonne formation en pédagogie.
Ce qui est pitoyable est de constater le nombre d'enseignants ignares, incultes et fonctionnaires qui "forment" nos enfants. Et surtout, doit-on s'inquiéter des nombreuses réformes de l'éducation qui nivellent par le bas la culture générale, afin de diminuer les statistiques d'échecs.

L'autodidacte aura toujours une avance sur l'académique. Il saura tirer une expérience bien plus enrichissante de ses échecs que l'étudiant formaté à l'apprentissage automatique du "par coeur" ou du "c'est comme ça", sans résonnement propre.

Je me suis toujours dis que si on avait envie de faire quelque chose, en fait, de créer quelque chose, il fallait se lancer, sans pudeur, quitte à se casser la gueule. Pour cela, j'ai essayé toute sorte de choses : la musique, la peinture, l'écriture, le design, etc.
Je ne sais pas lire la musique. Qu'importe! J'ai écouté et petit à petit j'ai créé des pièces. Je suis pourri en orthographe. Qu'importe! J'ai eu envie de raconter des histoires, et je les ai écrites. Je n'ai pas fait de grandes écoles de design (ni de petites d'ailleurs!). Qu'importe! J'avais envie de dessiner. J'ai donc dessiné et suis devenu designer!
Et rien ne m'empêcherait de faire un film, une sculpture, une pièce de théâtre, ou que "ne sais-je pas" encore!
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'audace de s'affirmer est le point de départ d'un art. Bravo pour ce blog d'art très personnel et affirmé!