C'est l'hiver, c'est l'hiver, c'est l'hiver...
Un autre exemple de la durabilité des choses... anciennes. Ou comment les objets, avant que l'on sombre dans la surconsommation, avaient une durée de vie "utile" nettement plus viable et longue. Et cela, toujours dans la thématique de l'observation de la conscience de fabrication.
Il y a quelques années, j'ai trouvé au fond d'une cour une vielle souffleuse abandonnée, une grosse Bertha antédiluvienne qui avait passé visiblement les dernières années dehors, sans entretien et ni même qu'on l'ai utilisée. Bref, une épave.
Ayant fait de la restauration de motos anciennes, je m'étais mis au défi de lui redonner vie. Pour ce faire, un démontage sommaire et un nettoyage de composants s'imposaient. Je m'attendais à devoir y mettre du temps et de la sueur car la piteuse allure de la veille machine n'annonçait rien de bon. Mais je n'ai pas pu obtenir le mérite d'avoir travaillé d'arrache pieds, car la bête s'est rapidement réveillée et, non contente de retrouver ses sens (et son essence) a vrombit tout l'hiver avec une fiabilité... remarquable.
En toute logique mécanique, pour obtenir de bons résultats l'hiver suivant, j'aurais dû faire ce qu'il fallait afin qu'aucun fluide ne puisse encrasser les systèmes de la machine. Mais je n'ai rien fait. Pourtant, l'hiver suivant, son moteur a démarré au quart de tour sans broncher et m'a offert un autre hiver de fiabilité mécanique.
Bien sûr, il s'agit d'une grosse et lourde machine capable d'engloutir tout sur son passage. Bien sûr aussi son moteur deux-temps pollue comme quatre et m'enrobe d'une senteur tenace. Je me sens comme un aviateur de la première guerre, enfumé et huilé à souhait, fier de mon exploit, après avoir englouti et déplacer des tonnes de neige.
Alors me voyant suer à manœuvrer ce tank, une âme charitable m'a fait don d'une souffleuse plus moderne, plus léger et plus maniable.
Je me disais qu'il fallait bien que je mettre à jour mon comportement hivernal (et environnemental). Mais alors que j'entrepris le premier dégagement de neige, la fringante machine moderne ne m'offrit que dix minutes de fonctionnement, pour finalement se taire pour la séance. N'étant pas un novice en ce qui concerne ce genre de moteur, j'ai tenté de réveiller la fragile mécanique par tout les moyens que je connais. Mais en vain. J'ai donc ressorti ma vieille Bertha.
Une autre bordée de neige, une autre chance d'utiliser la petite machine espiègle... Mais cinq minutes auront suffi pour qu'elle déclare forfait à jamais. A-t-elle eu peur de nos bancs de neige? Ma grosse Bertha lui passant devant, j'aurais pu sentir de la vanité de cette dernière, tant elle rugissait de plaisir à manger la neige.
Bref, cela donne un autre exemple que les vieilles bonnes machines ont encore leur place dans ce bas monde!
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