jeudi 16 août 2007

Tu as un Corneau? Moi j'ai une Mini et un iPod



Tu as un Corneau? Moi j'ai une Mini et un iPod
Le marché de l'art

[...] Même si le Québec regorge de galeries et d’artistes, le marché de l’art est en déclin à Montréal. C’est que Montréal n’est plus la capitale économique du Canada depuis belle lurette, si bien que, à tort ou à raison, le marché de l’art a accompagné l’argent à Toronto. [...]
Martin Bisaillon, Le journal de Montréal

[...] Historiquement, l’art et son marché ont toujours suivi les capitaux, que ce soit à Florence au 15e siècle, aux Pays-Bas au 17e siècle ou à New York après la Seconde Guerre mondiale. [...]
Paul Maréchal, spécialiste en marché de l’art et conservateur de collection

Qu'est-ce que le marché de l'art? Les encans prestigieux où se vautrent des fortunes en quête de trésor à convoiter? Des gros galeristes investisseurs ou receleurs, qui font la pluie et le beau temps artistique? Ou est-ce des amateurs d'art, des amoureux culturels, des galeristes passionnés, des conservateurs et des commissaires qui considèrent l'art comme un véritable sacerdoce? Ou est-ce tous simplement des gens qui découvrent des oeuvres et qui se les approprient pour ce qu'ils pensent être les bonnes raisons?
Tout cela à la fois, me répondriez-vous. Évidemment.
Mais où est l'artiste?

Lorsque j'entends parler de marché d'art, j'entends toujours un énoncé de chiffres et des noms d'artistes, effectivement, mais cité comme on cite le nom d'un produit à la mode.
« Tu as un Corneau? Moi j'ai une Mini 2008 et un iPod 30 Go.»

Ah! La valeur d'un artiste! Le seul moyen qu'il nous est donné de l'évaluer est par référence monétaire. Et je ne vois pas, effectivement, comment être plus simple et normatif. On ne va pas inventer des étoiles (ou des pinceaux) pour coter l'oeuvre d'un artiste.

Un artiste existe-t-il sans ce fameux marché de l'art? Je n'ai pas de réponse. Je reformule : Un artiste peut-il exister sans ce fameux marché de l'art? Je ne le crois pas. Et même si un artiste se développe par lui même et, que par bonheur, ses oeuvres se vendent si bien qu'il peut espérer en vivre, pour que sa "carrière" tienne le coup, peut-il naviguer hors des eaux (peut-être trouble) du marché de l'art? Je n'en ai aucune idée. Il existe probablement plusieurs cas d'artistes qui ont fait des carrières hors piste. Mais même en hors-piste, on skie sur de la neige, même en navigant en solitaire, on est tributaire des mêmes vents et des mêmes courants marins que tout le monde.

Et les artistes qui sont à contre-courant? À mon sens, ils pagayent plus fort et dépensent plus d'énergie.
Et les artistes d'avant-garde? Ah! Les chanceux! C'est tout le contraire! Des vrais "surfeurs"!
Et moi, et moi, et moi? (Dutronc). Je ne sais pas et je ne cherche pas vraiment à savoir. J'avance à mon rythme, même si je rêve de vent plus fort pour pousser mes toiles... heu, mes voiles!!
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