jeudi 25 novembre 2010

La sauce à spags

C'était un samedi soir. Une fondue au fromage se profilait à l'horizon. "comfort food" nécessaire en cet automne chargé. Puis le vent à tourné. « Et si on se faisait une méga "sauce à spags"? » Et quand je dis méga... Un chaudron de 60 livres d'une abondance de légumes, de viandes, de tomates, d'ail et d'épices... Bon, c'est bien plus d'ouvrage qu'une fondue, mais avec un petit verre de rouge et un fond de jazz, cela soigne les plus profondes remises en question.

Car par ces temps changeants (comprendre : saison), la fatigue et paraît-il le débalancement hormonal dû au stress professionnel aidant, les pensées sont chamboulées, bousculées et hors proportions. Et comme mon univers de travail ne semble plus sied à ma sensibilité momentanément fragilisée, les idées vont dans tous les sens.
Et c'est sans parler du clivage linguistique de cet univers qui se fait sentir de plus en plus car les sensibilités culturelles sont résolument différentes. Et titillant un degré très raffiné de concepts et de visions, je réalise que les murs se déplacent tout seuls sans même que j'ai besoin de les frapper.
Il y a chez moi un trop plein, un certain raz-le-bol de devoir constamment défendre des concepts qui me semble tomber sous le sens humain, sensible et logique, mais qui n'ont pas leur place dans les canevas commerciaux et les mesures de rentabilité.
Il y a aussi le fait que de sentir le vent qui tourne avant même le premier souffle d'air est particulièrement dur a expliquer, valider, quantifier et comptabiliser. Je ne peux rien contre des esprits comptables. Pourtant le passé m'a plus d'une fois donné raison. Mais c'est le présent qui compte (le présent qui compte!) et moi je vis dans l'avenir des tendances, j'évolue dans l'horizon des consciences...

Bref, cette sauce est on ne peut plus réconfortante car ici on bouscule les conventions en ne suivant aucune recette, on dérange les traditions en créant l'excès, la surcharge et la démesure, on fait fit du regard oblique des gens bien pensants, car personne derrière nous n'est là pour critiquer la façon de faire. Et surtout, surtout, on a foi en l'issue du processus car de toute façon, elle va être divine cette sauce!

Et pour la petite histoire, même par moins cinq, la sauce ayant passé la nuit dehors, au matin elle était encore tiède. Y avait-il le feu de la passion dans cette sauce? Certainement!

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