lundi 14 juillet 2008

Émanation mnémonique spontanée - suite 2


Continuité industrielle
acrylique sur toile - 2007 - 2 x 30" x 24" (76,2 cm x 61,0 cm)

série "Usines" www.alec5.com


Émanation mnémonique spontanée - suite 2

Ce qui semblait enfoui au plus sombre de ma mémoire, s'est avéré d'une richesse fuyante, impalpable, mais pourtant si présente. Des détails, çà et là, sortis subrepticement de je ne sais où, sans que j'en ai le contrôle, se sont mis à envahir mes synapses et mes neurones.
Émanation mnémonique de ma vie, d'autres vies, d'autres formes de vie?
Lorsque je parle d'autre forme de vie, il ne s'agit pas là de notion Darwinienne, mais de notion culturelle. À quel point peut-on, ne serait-ce que par empathie, saisir la diversité des différences de parcours de vie menant à l'architecture intellectuelle, sensorielle et culturelle d'autres personnes?

Lorsque ces émanations mnémoniques spontanées surgissent, surtout lors d'état de repos, de semi-sommeil, alors que le cerveau semble plus abandonné aux fluctuations erratiques des échanges de données, je me demande souvent si elles viennent de moi ou de quelqu'un d'autre, car elles me semble si différents de ce que je connais ou de ce j'ai connu.
Mais surtout, il m'est alors impossible d'en conscientiser parfaitement le contenu. Sitôt que je tente d'enregistrer plus clairement ces sortes de souvenirs, afin de mieux pouvoir les observer, ils perdent leur essence et leur sens.

Pourtant, à force d'exercer une certaine sensibilisation à l'expérience, je peux en saisir au moins la dimension multiple et riche qui suggère que si notre cerveau pouvait mieux gérer ces informations nous découvririons peut-être qu'une mémoire collective immense nous est transmise génétiquement, une bibliothèque de données, d'expériences et de savoir qui profiterait à tous à l'instar de l'internet. Mais à l'instar de l'internet aussi, ne serions-nous pas envahis alors d'une somme ingérable de données diverses et certainement, pour la plupart inopportunes?
Ok, je divague peut-être, mais je suis certain que chacun d'entre nous a déjà été surpris par des images qui peuvent ressembler à des souvenirs, mais qu'il est impossible de classer correctement dans notre propre vécu.

En fait, je parle d'image pour simplifier, mais il s'agit de bien plus que cela. C'est une impression visuelle, sensorielle, pouvant aussi inclure quelques fois une notion géographique, voire même temporelle. Bref, un amalgame flou qui nous transporte autant ailleurs qu'autrement.

Alors, lorsque je peins, j'essaie de trouver cet état d'apesanteur cérébrale, cette "flottance" de pensées afin de laisser remonter des éléments de mémoire beaucoup plus profonds, non contrôlés, qui jailliront sur la toile.
Le plus difficile est alors de ne pas interférer par un rationalisme organisationnel et esthétique. Il est essentiel de laisser l'image se former d'elle même, il est primordial que cette émanation soit le plus spontanée possible.
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

LES MECANIQUES.
Horlogères?.. méticuleuses, ingénieuses....si elles s'animent; elles s'emboîteraient sans bruit, lubrifiées par votre souffle artistique.
Elles évoquent plus souvent des turbines, des ouvrages de chantiers, des hangars d'aérospatial ou des aires nautiques du grand nord en pleine effervescence.
Des plates-formes de forages.
Là, encore l'artiste me touche par son geste juste, par son esprit virtuel et sa technique poudrée de lyrisme de labeur.
Les couleurs sont belles et esthétiques.

Anonyme a dit…

Je ne me lasse pas de regarder et de me promener sur votre site.
Vos peintures sont belles, généreuses, chaleureuses; on a envie d'entrer dans vos USINES....elles sont comme des cathédrales imposantes et apaisantes.
Elles sont la solidité de l'Histoire en marche.
La technique y est aussi remarquable, libre et racée.