
En m’amusant avec « Garage Band » sur un iPad, j’ai spontanément créé des pièces « électro-beat », très loin de ce que je faisais musicalement il y a bien des années sur scène ou en studio.
J’ai immédiatement senti que je venais de toucher quelque chose d’autre, plus proche de la démarche picturale que de la musique pop!

Mais ce qui se passe depuis peu est en train d’accéléré ma reconversion musicale.


Rien que l’immense lavabo commun des toilettes hommes et femmes vaut la peine d’être vue. Les murs même de cette salle sont un subtil mélange de petites céramiques vernies et mattes formant des motifs organiques que lorsque la lumière s’y accroche. Dans le couloir qui fait la jonction entre deux bars de styles très différents, passant justement devant le vitrage des toilettes, de grandes et superbes toiles du peintre suisse Jean-Daniel Rohrer y sont exposées sur un mur anthracite.

La place n’ouvre que pour de gros événements. Ce soir-là, nous étions venus écouter et voir Porter Robinson, un jeune DJ de 20 ans, de Chapel Hill en Caroline du Nord, oeuvrant dans le « Dubstep » avec une aisance désarmante.
Deux autres artistes se produisaient en première et seconde partie.

En un rien de temps, ils ont conquis la salle et même, à mon sens, ont un peu volé la vedette de la soirée, car « Mat Zo » qui les a suivis, seul à ses machines, nous à offert une techno-dance beaucoup plus convenue et sans surprise. Je trouve même que, du côté de la performance pure, c’était plutôt ordinaire. Un DJ organisant des pré-enregistrements à la douzaine… Je préfère nettement voir des artistes construire et modeler les sons et les rythmes en direct.

Puis cette semaine, un autre de mes amis et voisin, Sébastien, a proposé à Julien et à moi d’aller voir « Nobody Beats the Drum » à la SAT, dans le cadre du Festival de jazz de Montréal.
Le trio Néerlandais, composé d’un alchimiste du rythme, d’un DJ arrangeur complètement éclaté et d’un vidéaste-monteur cuisinant les images avec une créativité renversante, nous ont proposé leur techno électro-industrielle.

Je suis sorti de là en faisant le point. Je ne suis pas un gars de techno à la base, j'ai plutôt un parcours jazz, funk, groove et classique contemporain, mais il est en train de se passer quelque chose à l’intérieure de mon esprit, dans la chambre créative, qui bouleverse mes bases et mes connaissances. Ce ne sera probablement pas de là techno telle que je l’ai entendue récemment qui en résultera, mais le maillage de ma peinture avec une certaine structuration sonore est en train de mûrir en moi et va surgir bientôt en un art hybride exprimé sous forme de performance.
C’est le retour à la scène…
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