vendredi 26 mars 2010

Peinture en direct



Il faut se lancer à l'eau pour savoir une fois pour toute si on sait nager.
Jeudi soir dernier, c'est en gros ce que je ressentais avant de tracer le premier coup de pinceau sur le mur du Mainline Theatre, sur le boulevard Saint-Laurent. À l'invitation du groupe "Acrylique Acoustique" (Mélissa Montagne aux pinceaux et Sébastien Moreau aux guitares), je me suis retrouvé à exécuter une oeuve en direct à deux peintres.

N'ayant fait cela qu'une seule fois à l'occasion de l'exposition à la Tohu, c'est en exploration totale que je me suis lancé car, il s'agissait ici de peindre à deux. Pour Mélissa Montagne, qui n'en est pourtant pas à sa première performance, il y avait aussi une part d'inconnu. Et l'inconnu pour elle, c'était moi. On ne se connaît que depuis quelques mois.

Nous avons eu l'occasion d'entrer en contact lors d'une entrevue sur les artistes à vélo, publiée sur le blogue Urbanista. Suite à cet article, elle m'avait demandé si je faisais de la peinture en direct. « Pas vraiment, mais je suis toujours partant pour l'improvisation! ».

Nous ne nous sommes que très peu concertés pour cette performance. Quelques indices çà et là pour un peu définir nos repères, mais sans plus. Et il n'en a pas fallu de plus pour que la chimie opère. J'ai découvert une artiste généreuse et sans aucune chasse gardée. Nous avons vraiment peint ensemble. Les coups de pinceau se sont à maintes reprises superposés, repris, soutenus, suivit... Étonnamment, nous n'avons pas échangé beaucoup de mots car je pense que la longueur d'onde était parfaite.

Comme il s'agissait de créer une oeuvre permanente pour le lobby-bar d'une salle de spectacle underground, il était dit que nous aborderions le thème de l'urbanité colorée. Pas question pour ma part de faire une oeuvre sombre...

Nous avons observé le style de l'autre et à quelques reprises même, nous l'avons rejoint. Je ne suis vraiment pas un coloriste et, à mon grand étonnement, je me suis retrouvé avec un pinceau gorgé de mauve, puis de jaune et de bleu. Pour sa part, elle est allée explorer des terrains plus flous, plus terreux qu'à son habitude.

Comme il s'agissait d'une murale, le coup de pinceau était très différent que sur une toile. L'intention magnifiée, le trait exagéré afin de libérer l'image essentielle. Pour moi ce fut un apprentissage sur le tas. Heu... sur le mur!

Le guitariste qui nous accompagnait, Sébastien Moreau, a offert à l'assistance un choix de pièces classiques d'abord, puis plus contemporaines, d'une sensibilité et d'une sonorité s'harmonisant parfaitement avec notre création. Il a su animer la soirée d'explications sur sa musique tout plus intéressants les uns que les autres.

Une expérience très différente de la performance à la Tohu. Une expérience à renouveler.



images sur Facebook/Alec
images sur Facebook/Melissa

1 commentaire:

ratsdeville a dit…

le résultat semble vraiment bien (!) félicitations pour un bel exemple de collaboration