jeudi 29 mai 2008

Déambulations erratiques


Séparation
Photo, 2003
Série "Floues",
www.alec5.com

Déambulations erratiques

Il fait beau, il fait chaud (enfin presque) et c'est très difficile de s'enfermer dans un atelier de sous-sol. S'il s'agissait d'un atelier ensoleillé, aux larges vitrages industriels, je ne dis pas que j'y serais tout le temps, mais bien plus souvent!
Dans un sens, ce n'est pas si grave, du moins j'essaie de m'en convaincre. Cette pause créera peut-être une rupture nécessaire à l'évolution de mon travail.
L'exposition que je devais donner ces jours-ci à Magog est reportée, probablement pour le printemps prochain.

Je pense aussi qu'un ressourcement visuel est nécessaire. Afin de mettre en pratique ma théorie de l'émanation mnémonique spontanée, j'irai immerger mon inconscient visuel dans des quartiers urbains et industriels par de longues déambulations erratiques.

Le temps me manque bien plus qu'autrefois, à l'époque où je pouvais partir durant quatre à six heures de marche à travers la ville, à l'affût de détails architecturaux, de détours de ruelles, d'ambiances différentes et transcendantes.

Il suffit qu'une frise de toiture de tôle rouillée, soutenue par une structure en bois vermoulu, vienne languir sa coulée d'oxydation ferreuse sur un mur de briques qui, autrefois blanc et luisant, accuse aujourd'hui le passage du temps par sa décrépitude, offrant ainsi autant de minuscules obstacles à la coulée ocre, la faisant dériver ici et là, pour que cette image s'inscrive comme une toile abstraite dans mon esprit en pleine captation sensorielle.

Ces longues marches replacent le temps, replacent l'être, restituent l'espace et l'époque, permettant, après coup, un certain recul sur cette implacable réalité.
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