jeudi 10 avril 2008
Designer de vélo
entrevue publiée sur le blogue d'Opus
ENTREVUE
Alec est responsable du design et du style des vélos Opus et des accessoires Ora.
Q : En quelques mots, quel est votre parcours?
AS : Je suis né à Genève et j'ai étudié le design graphique aux Arts Décoratifs. Depuis toujours, je me suis intéressé au design d'objets et au design graphique. Ma formation m'a permis d'explorer plusieurs avenues professionnelles, telles que la publicité, où j'ai été graphiste, puis directeur artistique de quelques agences, à Genève et à Montréal, le dessin archéologique pour le département d'anthropologie de Genève, l'illustration, la peinture et le design pour divers projets.
Parmi eux, j'ai eu le plaisir d'être au commencement d'un projet extraordinaire : Omer, un sous-marin à propulsion humaine, qui détient, encore aujourd'hui, dans sa 6e version, le record mondial de vitesse sous l'eau.
Je suis entré chez OGC (distributeur de produits de cyclisme) en 94. En 2000, nous avons commencé le projet de vélos Opus.
Q : Qu’est-ce qui vous a amené à vous occuper du design et du style de la marque Opus?
AS : Je m'occupais déjà, chez OGC du développement de produit. Lorsque OGC a pris la décision de développer sa propre marque de vélo, ce fut alors le projet le plus excitant de ma carrière, car cela me donnait la possibilité d'enfin réaliser des véhicules qui seraient distribués à travers tout le pays.
Q : La marque Opus existe sur le marché depuis 2001. Quels sont vos projets pour la marque pour les années à venir?
AS : L'avenir se trouve, à mon sens, dans le vélo urbain, anciennement appelé hybride. Mais le terme d'hybride est réducteur et quelque peu péjoratif. Un hybride et la combinaison de deux choses. Autant dire qu'il n'est ni l'un ni l'autre complètement! Dans la désignation "Urbain" il y a une idée sous-jacente qui est le "tous les jours".
Le but est de développer un vélo pouvant le mieux répondre aux besoins de cette vie de tous les jours. Les préoccupations environnementales sont évidemment considérées. Quoi de mieux que de laisser sa voiture, ne pas polluer et se mettre en forme. Mais il y aussi le "coup de coeur". Ne nous le cachons pas, nous vivons dans un monde matérialiste. On aime les objets et on veut le plus beau. Si je peux arriver à faire aimer la pratique du cyclisme par le fait d'avoir un coup de coeur pour une belle mécanique, alors cela va me stimuler à dessiner le plus beau des vélos, le plus raffiné, correspondant aux goûts de son utilisateur, mais aussi, ayant les composants les plus intéressants, tout en respectant un budget parfaitement abordable. C'est un défi de taille. J'aime créer des machines de compétition, de véritables formules 1 cyclistes, mais l'exercice est relativement facilité du fait que bien des composants de pointe sont choisis pour ces vélos de course. Au final, le prix reflète les besoins du coureur.
Pour le cycliste de tous les jours, le budget est évidemment beaucoup plus serré. Mais il ne faut pas que la conception de sa machine en souffre. Alors il faut chercher et encore chercher les bons produits afin de créer un vélo au comportement routier parfait et à la fiabilité irréprochable.
C'est un défi qui me stimule beaucoup et qui me pousse à aller quelque fois au-delà des sentiers battus. Et si, en plus j'arrive à faire en sorte que ce vélo ait un style unique, alors je suis content de mon travail.
Ma récompense est de voir quelqu'un circuler sur un de nos vélos, sans effort, tout sourire et fier de sa monture.
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