mardi 11 décembre 2007
Image surgissante
Station Baïkal
acrylique sur toile - 2007 - 24" x 36" (61,0 cm x 91,4 cm)
série "Formes noires" www.alec5.com
Image surgissante
La série des "Usines" est évidement issue de la série des "Formes noires", et je ne pense pas avoir fini avec cette dernière l'exploration thématique. De temps à autre, une image surgit avant que je la peinge. C'est rare, puisque que c'est, en quelque sorte, à l'encontre de ma "non-démarche", qui privilégie la spontanéité de l'inconscient. Mais là, cette image c'est tous naturellement imposée. Alors la voici. Ambiance gelée, d'hiver Sibérien au bord du lac Baïkal. Souvenir d'enfance? Du voyage, oui, mais de cette image... Peut-être.
Souvenir de surface de béton, de gris, de beige, d'ocre, de sévérité et d'interdiction soviétique. Visite guidée, évidemment. Mais nous étions curieux et nous avions échappé plus d'une fois aux guides qui nous prêchaient leur propagande touristico-culturel sur la force et le pouvoir du développement régional. Et les énormes bâtiments stricts, carrés, massifs, tout comme les gigantesques statues, toutes aussi strictes, carrées, massives. Et le ciel éternellement beige, éternellement hivernal, les routes et les rues noircies de poudre de pneus usés, de poussière, de terre et de rouille. (Et je peux le confirmer, les voitures soviétiques rouillent à vue d'oeil. 30 ans plus tard, j'ai eu une Lada!).
Dans tout ce blanc sale, ce beige et ce noir, deux couleurs m'ont toujours frappé en Union Soviètique (toujours parce que j'y suis allé plus d'une fois). Le vert forêt et le rouge impérial. C'est fou le nombre de tissu ayant ces couleurs. Les recouvrements de chaises et de fauteuils, les rideaux, les tapis industriels. Petit garçon, ce sont des choses que l'on remarque, des détails qui n'en sont pas vraiment mais qui marquent. Et comme j'ai une très bonne mémoire visuelle (on ne peut pas en dire autant de ma mémoire courante), ce sont des couleurs qui se sont inscrites à jamais dans mon esprit.
Toutefois, n'étant pas très picturalement "coloriste", je préfère me perdre dans les blancs cassés, les beiges et ocres de tout genre. Malgré tout, le noir reste la dominante narrative, d'où la série des "Formes noires".
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2 commentaires:
Ce que j'aime de'Station Baïkal', c'est que c'est une des ces représentations qui semble se tenir comme sur un fil : ni tout à fait paysage, ni tout à fait toile abstraite. Il y a un travail du regard, de la mémoire, pour arriver a évoquer un lieu, sans vraiment le peindre de façon réaliste. Un travail de décantation, puis des éléments sont retenus, dont la lumière, magnifique dans cette image, d'autres éléments qui évoquent une structure, et tout ça finit par reproduire presque un archétype, puisque du premier coup d'oeil on reçoit tout, l'idée d'un lieu, mais sous cette forme d'un souvenir ou d'une vision, quelque chose de fugace, quelque chose de l'ordre de la mémoire affective, un souvenir sur lequel l'oubli aurait opéré son travail. Puis il resterait cette image, qui surgit devant nous et nous échappe un peu aussi. C'est vraiment beau.
Ce que j'aime de'Station Baïkal', c'est que c'est une des ces représentations qui semble se tenir comme sur un fil : ni tout à fait paysage, ni tout à fait toile abstraite. Il y a un travail du regard, de la mémoire, pour arriver a évoquer un lieu, sans vraiment le peindre de façon réaliste. Un travail de décantation, puis des éléments sont retenus, dont la lumière, magnifique dans cette image, d'autres éléments qui évoquent une structure, et tout ça finit par reproduire presque un archétype, puisque du premier coup d'oeil on reçoit tout, l'idée d'un lieu, mais sous cette forme d'un souvenir ou d'une vision, quelque chose de fugace, quelque chose de l'ordre de la mémoire affective, un souvenir sur lequel l'oubli aurait opéré son travail. Puis il resterait cette image, qui surgit devant nous et nous échappe un peu aussi. C'est vraiment beau.
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