vendredi 6 novembre 2009
L'inspiration
Urbanista Nuovella 2010 - Photo : Marc Dussault
On me demande souvent d'où vient l'inspiration lors de la conception d'un vélo. Hormis le fait d'ingénierie inhérente à la conception de tout véhicule, pour ce qui est du concept, du style et de l'esthétique du vélo, cela peut venir de partout. Que ce soit un détail architectural, un design de meuble, une tendance en couleur, une photographie, un thème musical, un vêtement aperçu dans la rue, une carrosserie de voiture, un avion, un mot, un nom... Tout est sujet à l'inspiration. Paradoxalement, j'ai tendance à vouloir m'éloigner du monde cycliste pour puiser plus librement dans des sources créatives variées. Mais lorsqu'un thème se cristallise, c'est alors que, pour moi, le vélo prend tout son sens.
Le Classico est le premier vélo dessiné pour la série Urbanista. C'est un exercice de néoclassicisme. Il était évidemment inspiré des vieux vélos hollandais, mais j'avais envie de les rendre plus légers et efficaces, d'où l'utilisation de l'aluminium.
Pour sa version pour femme, le simple fait de retourner le tube horizontal lui confére un style féminin.
Pour le Cervin, c'est Indiana Jones! En fait pas tant le caractère du personnage que sa palette de couleur. Bon, aussi le côté aventurier! C'est pour cela que le Cervin est habillé de cette couleur beige au fini sablé rappelant les véhicules du désert.
Cette couleur avait eu beaucoup de succès auprès des femmes lors de la première année du Cervin pour homme. Il était donc logique d'habiller le Cervin pour femme de cette couleur au fini si particulier.
Le Zermatt, pour sa part, c'est les militaires Suisses des années 30 sur leurs vélos indestructibles. Vert mat! Pourquoi les militaires Suisse? Parce que c'est aussi farfelu que d'avoir une armée Suisse!
Par contre, le Zermatt pour femme ne pouvait arborer la même sévérité. Il revêt donc une couleur plus sensible, plus douce : un vert antique métallisé, au fini satiné.
Pour le Nuovella, c'est la Dolce Vita de Fellini. Du coup, j'ai pensé aux fameuses Vespa italiennes. C'est pour cela que j'ai choisi un vert métallisé typique de ces scooters des années 50 en le "bleuissant" légèrement pour le rendre plus actuel. En plus du garde-chaîne qui rappel la coque du moteur de la Vespa, le Nuovella viendra pour la production avec un protecteur de jupe de la même couleur que le reste du vélo (non monté sur l'image), ce qui accentuera encore plus l'allure Vespa.
Le Lugano, c'est l'homme d'affaire raffiné et sérieux, un brin dandy. Enfin.. sérieux! Il est encore surprenant de voir un "businessman" en vélo. Le vélo étant encore associé au manque de moyens (de transport). Mais les choses changent, les mentalités aussi et la vision d'homme d'affaire en deux roues est en train de devenir très "in". Un garde-chaîne, lui aussi, pour ne pas se salir. La couleur anthracite chaud reflète l'élégance du cycliste urbain homme d'affaire.
Et enfin le Jura. L'inspiration : La voiture de James Dean, la Porshe Spyder "Little Bastard". Ce vélo est le petit bâtard de la ligne Urbanista. Pourquoi bâtard? Parce qu'il n'était pas censé se retrouver là. Il n'a pas de garde-boue, ni de porte-bagage. Il n'a pas les attributs du parfait navetteur. En fait, il est issu d'une idée très simple : s'amuser en ville!
Mais là où je pensais amusement, je me suis rendu compte qu'il n'était pas que cela. Avec une bonne géométrie, il a le comportement routier de ses frères urbains performance. Et avec ses 7 vitesses internes aux moyeux, cela en fait malgré tout un excellent navetteur, mais simplifier!
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