Et c'est reparti!




Bon, je poursuis donc mon voyage dans l'émanation mnémonique spontanée et dans les images d'usines. Pourquoi ne pas entrer? Entrer dans ces usines? Les architectures intérieures me fascinent. Ces énormes structures silencieuses d'où émanent les vibrations d'une histoire oubliées. Ces claires-obscures qui, de leur camaïeu d'ocre et de terre, ou de bleus acier et autres anthracites, lèchent lentement les sols et les murs, dans un mouvement imperceptiblement rythmé par le déplacement de l'astre. Ces lumières blafardes ou éclatantes que peuvent déverser les impressionnant vitraux fendus et opaques, halos rectilignes où viennent s'accrocher, en une apesanteur hors du temps, les poussières oxydées de vies révolues.
Mais sitôt que j'essaie de retranscrire ces structures, la perspective s'en mêle, et je n'ai pas encore décidé si une toile, une de mes toiles, pouvait accepter la perspective. Je ne sais pas pourquoi, mais à la moindre ligne de fuite, j'ai l'impression de tomber dans l'anecdotique, dans le figuratif qui empêcherait une lecture libre de l'image. Je ne dis pas que le figuratisme est un métablocant à l'imagination, mais... En tout cas dans mes toiles, je crains que ce soit le cas. Il faut, à mes yeux, que cela reste de la peinture et non pas de la reproduction. Là j'entends déjà des voix s'élever, à la défense du figuratisme. Non, il ne faut pas croire, je n'ai rien contre, mais pas dans ma peinture.
Pourquoi fuir la perspective? (Oh le jeu de concept!). Peut-être est-ce une façon de me détacher de ma formation académique. À cette époque, la perspective était mon jeu favori. Encore aujourd'hui, expliquer quelque chose de façon visuelle, j'ai tendance à faire un croquis en trois dimensions.
Bon, ayant repris ma démarche là où je l'avais laissé, je crois bien que cette saison sera... évolutive.
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