dimanche 16 mars 2008

Les ateliers à la TOHU



Lorsque la Tohu m'a proposé de présenter des ateliers, dans le cadre de mon exposition, je me suis demandé ce que je pouvais bien apporter dans ce cas. Je ne suis ni professeur, ni maître, ni quoi que ce soit qui puisse prétendre inculquer un certain savoir.
Il faut rappeler ici que la Tohu a, entre autres, une mission communautaire, étant en quelque sorte la maison de la culture du quartier Saint-michel.

Alors j'ai pensé à la performance que j'allais donner durant l'exposition. Et si je faisais partager cette expérience de création spontanée sous influance musicale? Bien sûr, il ne serait pas possible de faire cela avec des musiciens, mais avec de la musique enregistrée.
L'album fétiche, Arbour Zena de Keith Jarrett, qui m'accompagne depuis tant d'année se prêterait parfaitement à l'expérience.

La Tohu a mis à disposition une salle de conférence, installé des tables et fourni des cartons entoilés, de l'acrylique, ainsi que des pinceaux. Trois dates ont été entendues pour donner ces ateliers.

Samedi, j'ai donc donné le premier de ces ateliers. La veille je ne savais pas du tout ce que j'allais présenter, ce que j'allais bien pourvoir dire. Mais j'aime ces sauts dans le vide figuré. J'ai longtemps fait cela sur scène, en musique, alors pourquoi pas essayer comme cela. Me rappelant que ma mère donnait des cours aux adultes, dans le cadre de formation continu, et des cours aux adolescents, en tant qu'enseignante au collège, je me suis relevé les manches cérébrales et me suis lancé dans l'arène.

J'ai tout d'abord présenté le concept même de la création spontanée, par opposition à la création conceptuelle. Sur un gros système de son, on a diffusé la musique. Je l'ai mis assez fort pour pouvoir "enrober" tout le monde, et ainsi susciter plus d'émotions, mais pas trop non plus pour n'assommer personne.

Et à ma grande joie, la magie a opéré. Toutes sortes couleurs, des textues, de constructions ont jaillis de la plupart. Bien sûr, certains ont eu un peu plus de difficultés devant la toile blanche, mais un mot par ci, une suggestion par là, et les mains se sont déliées! Le caractère de gens se transcrivait sur les toiles, la musique les emportait dans des avenues qu'ils n'avaient, aux dires de la plupart, jamais exploré. Se laisser aller dans des images inconnues, au-delà de ses habitudes, au-delà des conventions, de la technique, de la forme, du bien paraître, au-delà même de la peur du résultat. Nombre de fois j'ai pu voir un sourire rassuré lorsque je disais dans le creux de l'oreille : « On peut toujours essuyer, mettre du blanc et repartir de là! Le but n'est pas le résultat, mais le parcours pour s'y rendre. »

Pour une première expérience, je suis heureux et les gens qui y ont participé sont sortis avec de grands sourires. Moi, je suis reparti avec le coeur rempli. J'ai eu l'impression d'avoir été utile!



Pour s'inscrire aux prochains ateliers :
http://www.tohu.ca/fr/activites/fiche.aspx?aid=234

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